une nouvelle aventure

christinej

Avez-vous déjà connu l’excitation? Non pas celle la, tout de suite des idées mal placées.

Non. L’excitation de commencer un nouveau cahier. Je sais cela semble banal, peut être même pour certain, archaïque. Car oui j’écris au stylo, au crayon ou au plume, sur les pages d’un livre. Je suis très tactile. J’aime le froid des pages sous ma main, leur glaçage fin qui glisse sur la peau quand on effleure cette perfection. J’aime le contact du crayon, petit morceau de rien qui délivre tant sous nos doigts, qui se vide, se décharge au fur et mesure de nos envies.

La j’entame un nouveau cahier. L’odeur des pages blanches frissonne en moi comme un appel au libertinage de l’esprit. Ses lignes qui s’offrent a moi, vierges de toutes ratures, ouvrent mes pensées a un monde sans limite.

Je reste souvent quelques minutes a observer ce désert, ce terreau fertile ou va naitre des idées, des poèmes, des histoires.

Le premier mot doit être offert avec délicatesse, tendresse. Rien d’agressif, une caresse dans un mot pour ne pas l’effrayer, ou le froisser. Au début on va doucement, sans trop appuyer, sans trop forcer. On laisser l’encre pénétrer la page, elle la boit sans retenue, avide de cette nouvelle expérience. Et l’on sait a ce moment qu’elle désire plus, que l’on désire plus. Alors on écrit avec le cœur, avec l’âme, parfois avec ses tripes, sur ces pages nues. On les habille de beauté, d’imaginaire. Elles se parent de sourires, d’étoiles, de couleurs, de firmament, de ciel…de nos mots. Elles sont soumises aux intempéries de nos émotions. Elles grondent sous notre colère, se noient sous notre tristesse, tremblent sous nos peurs, palpitent sous nos désirs.

Elles laissent nos doigts parcourir ses lignes, y déposer nos envies, nos humeurs, tracer quelques mots d’agonie au désir qu’elles sèment dans notre cœur.

Oui je commence un nouveau cahier aujourd’hui, comme si je venais de prendre un nouvel amant. Ensemble on a tout a découvrir, tout a écrire, tout a ressentir….jusqu’au prochain.

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