Une vie.

Je suis née, sans savoir que j’avais été condamnée.

Chez ma grand-mère, j’ai vécu, j’ai grandie et jouée.

Je suis entrée dans la vie, naturellement, sans préjugée,

Je ne savais pas que la vie s’apprend, avec ses calamités.

J’étais à l’école de la vie, tout au long des années, destinées

Aux matières obligatoires, pour naviguer, gérer nos déficiences.

Toutes les promesses que l’on vous fait, qui ne sont qu’apparences,

La vie démarre, le jour où l’amour, un signe vous fait, joie vous donne.

Deux enfants, confirme votre union, atout essentiel pour une vie bonne

Et heureuse. Puis vient les cours pour votre progéniture, soucis pour vous,

Premiers contrôles ratées, fugues, angoisses, retour au bercail, de mon voyou.

Après les grosses galères, vint les travaux pratiques, l’école hôtelière du rejeton,

Cours de vente pour elle, puis le début d’une vie de travail, chef de rang pour lui,
Obéissance, n’était pas son fort, démission, puis son job à enfin trouvé, barmaid aimé icelui.
Puis aimés ont cru, mes petits, l’un après sept ans, divorça, deux enfants, malheureux.

Ma fille, aussi, enceinte fut abandonnée, souffrance son lot, naissance fut sa joie,

La notre aussi, puis chacun à retrouvé un nouvel amour, depuis enfin  heureux.
Mais le sort à de nouveau frappé, mon fils, de nouveau abusé, à gardé en soi

Toute son amertume, sa colère, et son désir de mourir, pour avoir raté sa vie.
Quand, l’ayant revu, su que jamais ne reviendrait, un Jeudi soir, se pendit,

C’est le destin, trous noirs, la naïveté d’un être sensible, qui se rendit,
Ne plus lutter, abdiquer, renoncer, pleurer sur soi,  faiblesse infinie.
Se condamner soi-même, pour l’éternité, à l’obscurité éternelle.

Comment, toi qui ne craignait personne, une vile femelle
A pu te rendre si fragile, brisé comme une porcelaine,
Et nous de même, car depuis ta mort, cette peine
Jamais, non jamais, ne nous abandonnera.