Absoute

Alors que ta voix me fantôme

Alors que tes yeux me défont

Dans mes pleurs, tes axiomes

Me suggèrent nos pardons

Pardon de n'pas avoir dit

Du moins pas suffisamment

Ce que j'offrais à l'écrit

Dans des carnets confidents

Pardon de n'pas avoir su

Me dépasser du lacet

Qui serpentait l'absolu

De nos songes de Circé

Pardon d'avoir temps gâché

Où tu m'auras attendu

Faisant fi de mes retraits

Et de tes propres décrues

Je ne suis pas fier de ça, ni de moi tu t'en doutes

J'en porterai le poids, des enfers à l'absoute

Alors que ta voix me défère

Que tes yeux me voient démon

Dans mes tourbes, tes geysers

Me suggèrent ces pardons

Pardon de n'pas t'avoir prise

Comme on prend du plaisir

Sans mendier tes avises

Sans chasser tes oui-dires

Pardon d'avoir reculé

Pour ces murs platoniques

Là où il aurait foncé

En amant héroïque

Pardon d'avoir su mentir

A l'heure d'horribles adieux

D'avoir su tout détruire

Faute de pouvoir faire mieux

Je ne suis pas fier de ça, ni de moi tu t'en doutes

J'en porterai le poids, des tourbières à l'absoute

Pardon de t'avoir aimé

Plus que je ne l'ai décrit

De ne pas avoir prouvé

Tout l'envers du prédit

Mais je ne peux plus donner

Ni me livrer à autrui

Quand on se refuse d'aimer

On s'en forge l'interdit

Tu n'es pas fière de ça, ni de moi je m'en doute

Je porte aussi le poids, de ce cœur qu'il écoute

© janteloven-stephane-joye, 27/09/2013