C'était un cabanon

Frédéric Cogno

C'était un cabanon sans âge,

Un colombier aux volets jaunes,

Il hantait les vignes volages

Et sentait la feuille d'automne.

Autour de lui, jeux et vendanges,

Les coteaux luisaient de tendresse,

Mon petit sécateur orange

Dans les allées cueillait l'ivresse.

Puis venait l'heure de la pause,

Il me revient, douce lumière,

Sous son vieux toit aux tuiles roses,

Le chant du café dans les verres.

Toute l'équipe de septembre

Souriait à mon impatience,

Je contemplais fumer cette ambre,

Le nez fouinant les récompenses.

Ô nectar! Ami des symbioses!

J'eus ce droit, grâce exceptionnelle,

De démêler tes goûts grandioses

D'une caresse maternelle.

C'était un cabanon sans âge

Qu'ils ont détruit à coup de masse,

C'est à lui que je rends hommage,

Témoin de ma première tasse...


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