Clic Clac
Colette Bonnet Seigue
Faire sa valise, y enfermer le toit perdu que l'on quitte par soir d'orage. Y mettre un peu, beaucoup, rien, presque rien, un petit bout de lui, le meilleur, un bout de rien du tout, juste pour le cœur en panne. Son regard sur ma robe à fleurs, le cachemire de sa peau à mailles douces.
De moi, à l'intérieur, une mise à nu, pas de superflu, seulement un trou de souris, un vide, la place d'un nouveau départ. Mais, plus de ces encombrants entassés là sur piles rangées, trop bien rangées pour embroussailler les mélis mélos d'un bonheur voilé.
Et puis, les indispensables mouchoirs aux roulis des yeux les jours de haute mer. Les talons sans aiguilles pour la sobriété du pas à l'envolée des invisibles monts à parcourir.
Valise à cases vierges libératrices, coffret ambulant vers des bémols sans arpège, pelisse de soi, sans artifices ! Faire sa valise comme on largue sa vie, sans amarres. Ne pas oublier le spi pour le vertige des vagues engrossées de regrets, de larges enivrants. Pas de poids superflu qui lestent les matins peureux. Seulement le musc de sa peau accroché au bastingage d'un pyjama. Y mettre tout en vrac, tout le léger des sourires, des espoirs, des souvenirs pas trop perdus.
Dans le profond de son abîme, y déposer avec respect les premiers baisers, les premiers bras ouverts, les premiers regards.
Valise des quais oubliés, pour d'impossibles voyages au bout de l'autre, au fond de soi. Bagages express à fil de rail sans retour confié à nos racines. Clic clac du dernier tracé à clé de ciel ouvragé d'opale, de désinvoltes arabesques, de pied de nez rauques et sourds.
Valise encore trop lourde d'enfance hirsute, aux jeunes poupées ridées de brume, de rêves salvateurs. Valise, mon sédentaire toit aux errantes mouvances des étés voyageurs.
Dans ton creux, un petit bout de lui, le meilleur, un petit bout de rien du tout, juste à entrebâiller, à caresser pour le vertige de ses murs…
beau texte.... Comme toujours... parfois se faire la malle au propre comme au figuré est un bien kissous
· Il y a presque 5 ans ·vividecateri
Merci Vivi. Je t'embrasse.
· Il y a presque 5 ans ·Colette Bonnet Seigue
kissous
· Il y a presque 5 ans ·vividecateri
Texte très fort en émotions, porté par les embruns.
· Il y a plus de 10 ans ·valjean
Merci Valjean!
· Il y a plus de 10 ans ·Colette Bonnet Seigue
Magnifique texte que je ne me lasse pas de relire pour y découvrir sans cesse de nouvelles images, des émotions fortes et des espoirs que peut produire un "nouveau départ",manifestation d'un esprit tourmenté par l'envie d'être simple, naturelle, sans artifices mais avide d'admirer,de rêver, de vivre. Merci,Colette.
· Il y a plus de 10 ans ·phine
Certains animaux portent leur maison sur le dos, mais homo sapiens la porte aussi dans sa tête. Très beau texte.
· Il y a plus de 10 ans ·jean-baptiste-machen
Merci pour ce gentil commentaire
· Il y a plus de 10 ans ·Colette Bonnet Seigue
Etrangement ce texte me parle puisque je viens tout juste d'emmenager en ne gardant que l'essentiel. J'ai laissé derrière moi les encombrants et le futile et je me suis posé comme un oiseau sur une branche. Toujours ce même plaisir à te lire colette. Bravo et bisou.
· Il y a plus de 10 ans ·Frédéric Cogno
C'est un peu tout cela aussi! Merci Frédéric. Bisous
· Il y a plus de 10 ans ·Colette Bonnet Seigue
Tu sais quoi ?? Et bien je vais me taire et relire et relire encore. Le silence signifié vaut parfois toutes les paroles de la terre. C'est sûrement un des plus beaux textes que tu aies écrit. Alors chuuuut je déguste
· Il y a plus de 10 ans ·Stéphan Mary
Je n'y comprends rien, ça beugue dans mon ordi! Je n'arrive pas à t'envoyer de message perso! On me dit abonnez-vous, mais on ai déjà abonné!
· Il y a plus de 10 ans ·Colette Bonnet Seigue
Bonjour Colette,
· Il y a plus de 10 ans ·À qui réponds-tu ? Élisabeth ou moi ?
Bien à toi.
Amicalement.
Paul Stendhal
Paul Stendhal
C'était bien à toi, mais ce foutu bug a fait virevolter la réponse qui t'était destinée! Mille merci pour ton gentil commentaire.
· Il y a plus de 10 ans ·Colette Bonnet Seigue
Bonsoir Colette,
· Il y a plus de 10 ans ·Bien que je n'avais pas de doute sur le destinataire de ton commentaire, je t'en remercie encore très sincèrement et je partage pleinement l'avis de Stephan Mary, car oui, il s'agit bien là, d'un de tes tous meilleurs textes, et c'est bien la toute première fois depuis que je suis membre de WLW, que je note un texte 25/20. C'est dire clairement, pour moi, que c'est un vrai grand texte.
Au plaisir de te lire.
Bien amicalement.
Paul Stendhal
Paul Stendhal
ma chère Colette
· Il y a plus de 10 ans ·pourquoi tu me réponds en écrivant mon cher Paul? Mais je suis prête à parier que c'est bien à mon commentaire que tu as répondu.
elisabetha
Bonsoir Elisabetha, merci pour ton touchant commentaire !
· Il y a plus de 10 ans ·Colette Bonnet Seigue
Superbe ! Savoir faire le grand Saut dans l'écrit me rappelle le mien pour de vrai...
· Il y a plus de 10 ans ·Apolline
Merci Apolline! Il est des matins brumeux où on a envie de faire sa valise!!!
· Il y a plus de 10 ans ·Colette Bonnet Seigue
magnifique style, à la fois léger et sur. Une beauté sans même la lecture d'un vide mélancolique.
· Il y a plus de 10 ans ·elisabetha
Bonsoir Élisabetha,
· Il y a plus de 10 ans ·J'aime beaucoup ton commentaire, et s'il s'agit d'un "vide mélancolique", on peut se demander, s'il ne s'agit pas aussi d'un "plein d'espoir", celui d'une vie à vivre !
À bientôt de te lire.
Bien amicalement.
Paul Stendhal
Paul Stendhal
Merci Paul pour ce très très gentil commentaire!
· Il y a plus de 10 ans ·Colette Bonnet Seigue
Très joli.
· Il y a plus de 10 ans ·Marion B
Bonsoir Colette,
· Il y a plus de 10 ans ·Tout simplement magnifique, tout simplement émouvant, tout simplement solennel. Aucun mot de trop, aucun mot de moins, une écriture admirable pour une plume majestueuse.
25/20, et coup de coeur ému.
Au plaisir de de lire.
Bien amicalement.
Paul Stendhal
Paul Stendhal