Cueillir encore...

Louve

Cueillir encore ce parfum qui flotte…seul vestige à peine palpable, de ton passage ici-bas. Mais il me reste, collés au cœur, chiches souvenirs, petites habitudes, petits riens ancrés à tout jamais dans ma mémoire, sur les murs de nos vies. Ils me surprennent parfois au détour d’une situation, pourtant banale. Mais comment effacer tant d’années de vie, pourquoi d’ailleurs ? Au contraire, garder bien précieusement ces instants-là, sans pourtant trop s’attarder… Cher taiseux, tes silences me manquent, tes sourires bien trop rares me poursuivent pourtant. Mes bouderies, mes colères rentrées devant ta mauvaise foi, ton autoritarisme, me feraient presque défaut à présent. Liée à toi, conditionnée par ce mode de vie qui n’était pas vraiment le mien, mais que j’acceptais malgré tout, j’avançais à tes côtés, sur le même chemin, faisant fi des embûches. Mais, j’aspirais tant à m’envoler ! Et pourtant, tous ces jours, ces mois, sans ta présence, je ne franchis qu’à peine la porte que je voulais grande ouverte, tel l’oiseau dont on a rogné les ailes… Mais, vois-tu, je cueille encore, dans ce passé bien trop lointain, images furtives de petits bonheurs, avant la grande traversée chaotique de lendemains qui s’annonçaient souvent difficiles. Et, le sens-tu, si tu le pouvais encore… cet attachement profond qui nous liait, me liera toujours à toi, jusqu’à la fin, jusqu’à ma fin…
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