Giacomo

Giacomo n'est plus un jeune homme mais il est extrêmement séduisant, un regard profond , un corps d'athlète, une élégance naturelle, un charme fou…

Ce qui le rend irrésistible , c'est la façon qu'il a d' écouter les femmes , de leur parler , de leur susurrer au creux de l'oreille exactement ce qu'elles souhaitent entendre.

Il a un appétit pantagruélique pour la vie qu'il savoure à plein régime!

Giacomo a sept maîtresses aussi désirables les unes que les autres...

Une pour chaque jour de la semaine !

Le lundi , il retrouve Léopoldine , délicieuse jeune fille de bonne famille , sérieuse et distinguée, folle amoureuse de ses yeux verts, dont la candeur l'émeut comme un adolescent.

Le mardi , il voit Graziella, adorable petite italienne aux formes douces et généreuses, envoûtée par sa voix grave , qui le rassasie de câlins et sait toujours le rassurer…

Le mercredi , il rejoint Jeanne, ravissante quadragénaire , romantique et cultivée aussi jalouse que passionnée qui croit encore au prince charmant et rêve d'amour absolu...

Le jeudi, c'est le jour de Carla , sculpturale méditerranéenne, au regard de braise, qui sait embraser tous ses sens !

Le vendredi , il se consacre à Svetlana, top-modèle en mal de gloire, qui , fine et souple comme une liane, l'emprisonne de ses charmes slaves.

Le samedi , il a rendez-vous avec Camille, poétesse sensible et raffinée qui lui susurre de tendres rimes au fil de leurs doux ébats.

Le dimanche , il voyage dans les bras de Céleste, artiste rêveuse, au rythme de leurs imaginations débordantes !

Aujourd'hui, il a une idée saugrenue, leur donner rendez-vous à toutes au même endroit, à la même heure  pour les observer, les comparer , cesser cette mascarade et enfin choisir !

Car sept maîtresses , c'est beaucoup trop !

Il les invite donc par un petit message  à le rejoindre à dix-sept heures précises au jardin du Luxembourg.

Il s'y rend en avance , se cache dans un buisson suffisamment touffu pour ne pas être vu et guette fébrile l'arrivée de ses prétendantes.

Léopoldine, ponctuelle, arrive la première,timide, elle s'assoit sur un banc et se plonge dans la lecture de ses cours d'histoire ancienne.

Graziella, à l'heure,impatiente, arpente l'allée en chantonnant « La Traviata ».

Jeanne, légèrement en retard, très distinguée dans son tailleur noir, savoure l'instant présent et observe les fleurs.

Carla, un peu plus tard ,look branché,marche nonchalamment en fumant une cigarette. 

Svetlana, tenue décontractée, arrive en trottinant,l'air conquérant.

Camille,plongée dans ses pensées, s'avance doucement,une lettre à la main.

Céleste , la dernière, s'installe sur un muret et griffonne  quelques croquis.

Elles sont là. Il les admire, les contemple l'une après l'autre...

Décidément ! Il les aime toutes  et ne peut se résigner à en choisir une ! 

Il ne bouge pas et décide finalement de ne pas se montrer…

A elles toutes, elles forment la femme idéale !

Tiens , un bip, sur son portable

C'est Anna , une jolie provinciale croisée ce matin dans le métro à qui il a indiqué son chemin et à tout hasard laissé son numéro .

Dommage qu'il n'y aie pas huit jours dans la semaine… !