Le dernier ciel bleu

chevalier-neon

Sans doute que nous n’étions pas ensemble,
faire l’amour finalement c’était la guerre ;
Conquête de territoire il me semble,
comme si j’avais signé un pacte naguère
sans même m’en rendre compte :
simplement en t’avouant tout mon amour
je suis resté dans ce conte,
enfermé comme un prince dans sa tour.
Sans doute que nous étions tout seuls,
surtout quand nous ne pouvions nous séparer.
Sans doute étendions-nous nos linceuls
pour ces fautes que nul n’a su réparer.
Je croyais qu’il fallait être libre pour aimer,
mais être aimé c’est ne plus être libre ?
Je croyais qu’on récoltait tout ce que l’on semait ;
la vérité pointe un autre calibre
sur le front de celui qui s’illusionne ,
et qu’on me pardonne simplement de vouloir vivre
sans accepter que quelqu'un m’emprisonne ;
que ceux qui m’aiment ne m’obligent pas à les suivre.
Je crois que nous ne pouvions nous comprendre,
c’était aussi la raison de mon silence ;
la chance à saisir mais à ne pas rendre,
pour qu'elle éloigne chaque jour ta sentence.

Tu te rends compte de tes erreurs
mais au final ça te rend tellement pire !
Tes mensonges sèment la terreur ;
c’est sur elle que tu bâtis ton empire.
Finalement tu n’étais pas fait pour moi,
finalement tu ne peux pas laisser ton empreinte,
alors du désignes simplement du doigt
le chemin que tôt ou tard tu veux que l’on emprunte.
Tu pouvais pourtant laisser une trace
sans te croire obligé de ne laisser que la souillure.
Tu pouvais parce que je suis ta race
et que même un cœur d’or est trop sensible à la rouillure.
Sans doute que j’ai voulu prendre ton cœur
avant de voir que tu l’avais jeté dans un gouffre,
sans doute que ton amour n’a de valeur
que s’il n’est qu’un amour propre qui jamais ne souffre.
Est-ce que tu me rendras ma main si je te la donne ?
Est-ce que tu me rendras ma voix si je me tais ?
Est-ce que tu m’aimeras demain si je te pardonne ?
Est-ce que tu deviendras celui que j’ai été ?
Est-ce que j’aurai de la valeur si je m’écrase ?
Est-ce que tu me croiras si j’imite tes mensonges ?
Est-ce que tu me soutiendras si je me déphase ?
Est-ce que tu verras la mer de larmes si j’y plonge ?
Mais pour toi j’ai tant essayé de changer
sans comprendre ainsi que j’admettais mon propre homicide.
Si tu ne m’aimes pas il faut m'échanger
avec celui que tu ne pousseras pas au suicide.
J’espère seulement que cette personne existe,
j’espère seulement que tu veux vraiment de ce bonheur,
pour lui mais aussi pour toi qui as brouillé les pistes
pour que je me perde là où j’ai perdu tout mon honneur.
Tu sais si c’est vraiment vide,
alors je pourrais mettre mon cœur dans ta poitrine :
même s’il a pris des rides
j’ai pour moi gardé sa mémoire la plus chagrine.

(écrit le 23 avril 2012)

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