l'enfer

Si tu m’entends de là-haut

avec ton œil de verre et ton ventre trop gros

Sache que je ne peux plus me regarder dans une glace

J’ai fait avec mon corps, une femme horriblement grasse

parce qu’il a fallu que je me protège

des contes de fées et des manèges.

Si je mutile mon corps,

c’est pour empêcher les autres de rentrer dans mon cœur.

La douceur ? Je connais pas !

Ma douceur, je te la trouve

dans mes plaques de chocolat.

C’est comme les pots de Nutella qui comblent le dégoût,

quand je frôle mon reflet dans la rue.

Et quand ces hommes plongent dans mes yeux

J’enfile mes doigts dans la gorge et j’vomis tout ce que je peux

Ca libère mon âme, ça purifie mes erreurs.

Ca me donne la force de ne plus avoir peur.

Peur de quoi ?

Je sais pas mais ça libère la crasse de toi qui est en moi.

On se croisera un jour, on se croisera en enfer

je te regarderai brûler et ça va me plaire.

De mon corps, il en restera plus rien

c’est avec mon âme qu’on se battra demain.

Je viendrai avec le miroir dans lequel je m’efface.

Tu pourras regarder, comme la pureté s’arrache

La pureté c’est l’innocence d’un enfant

un de ceux qui a assouvi tes plaisirs de pervers dégoûtant.

Je viendrai en enfer pour te regarder pourrir

Comme toi ici sur Terre, tu m’as fait dépérir.

Mery

Juin 2004