Louise des beaux jours

Louise aimait les balancelles et les coquelicots. Louise des beaux jours : le printemps de mai et le parfum des lilas. Les tatoos éphémères en forme de rien, le rock à Billy, les robes à petits pois, cracher les noyaux de tous les fruits.

Louise gravait en cachette le cœur des bancs en bois au cutter, de mots idiots et de fausses déclarations et dans sa bouche faisait sonner des mots acides empruntés à d'autres.

Louise maquillait. Toujours. Le frigo blanc, de mémos aimants aussi envahissants qu'inutiles. Les couloirs tristes, de Marylin en camisole de papier glacé, les portes dégondées en rideaux de perles mauves et orangés. Jusqu'à ce que la couleur ait tout avalé. Que l'ennui s'insinue entre les interstices. Louise avait faim, d'espaces nouveaux à conquérir et de courant d'air.

Il faisait mai joli entre les pavés, Louise transpirante d'entrain m'avait trainée dans une drôle d'aventure. Un 6 ème étage — sans ascenseur — de marches fêlées, de murs émiettés, de voisinage étalé douteusement sur le palier. À mes sourcils froncés, des arguments prêts à composter, du loyer pour deux à la grande aventure à explorer.

« Folie » je chuchotais à Louise des beaux jours. Et…

Mes cendriers trop pleins.

Mes horaires indécents, indécis.

Mes humeurs datées.

Nos univers à contre-jour.

Mon amour des portes. Fermées. À clef.

Mes silences de plusieurs jours, les murs à tapisser et ces foutus six étages.

« Compromis » répondait Louise au ciel d'un croissant de lune qui lui cachait l'orage.