Salut mon Ange

jb0

Salut mon Ange,

A l’évidence, cette fois.

Nous y voila, à juste un pas.

J’ai maintenant pour toi, tout juste assez de rides.

Je n’ai presque plus de secrets, c’est vrai.

Le silence, a chassé le bonheur.

Nous y voilà, une dernière fois.

On peut dire ça.

 

A travers toi.

La vérité là, ne me fera plus fuir.

Sûr, je n’ai plus grand-chose à t’offrir.

Dès-lors.

Au prochain pas.

Nous aurons bien plus de passé, qu’il ne restera d’avenir.

Tu vois.

Dis, c’est quoi qui nous ronge mon Ange ?

 

Mon Ange, tu sais.

En somme, quoiqu’il en soit.

Tu m’as appris et je t’ai récitée par cœur.

A l’évidence, tu étais mon souci de bien faire.

Je m’abreuvais oui, quand j'y pense.

Je m'abreuvais de tous tes sens.

Et que j'aimais quand tu riais et ce silence, autour.

Alors, je te dis ça.

Je t’ai aimé et si je t’ai aimé comme ça.

C’est que je t’ai aimé trop fort.

Si fort oui, toi.

Mais le sais-tu ?

 

Mon Ange, ma beauté.

Il nous reste bien ça.

L'amour lui, ne s'en va pas comme ça.

Frissonne, c’est juste là.

C'est juste moi.

Je ne suis plus très solide, tu vois.

L'heure sonne et la terre met bas.

C'est une idée, à laquelle on ne pense.

Qu'en bas.

 

Regarde moi, je regarde mes mains prends-les.

De tes jolis doigts fins, tiens-moi.

Comme en misère n’être vêtu de rien.

J’ai perdu, mon chemin.

J’ignore, dans ce cas là.

Suis-je encore près de toi ?

Ne me dis pas trop de mensonges, mon Ange.

Ton image figée, s’éloigne et ne s’anime plus.

 

Mon Ange, ma poupée.

C’est comme, écoutes moi.

Comme Adrien, comme en quarante et un.

J e n'ai pas décidé d’y rester, mais l’horloge est à l’heure.

Le désespoir est rentré par devant, ce n’est pas fait pour les enfants.

 

Mon Ange, demain matin la neige arrive en juin.

Alors, pour cette fois.

J’abdique à la couronne.

L’aquarelle à déteint, j’en conviens.

Nous reste-t-il un jour.

Un jour, un seul pour te mentir encore.

Quand tu verras  fermer mes  yeux.

C’est comme.

Comme en quarante et un, comme pour Adrien.

C’est l’accordéoniste, il vient et il insiste.

Ne soit pas triste, il ne joue que pour nous.

Il joue mélancolie, un petit bout du destin.

Tout au bout du chemin.

Moi, je viens d’oublier.

Mon Ange, ma perle, ma fille mon Amour.

 

D’homme.

Demain, je ne serais plus qu’un songe.

 

Eléonore.

T’ai-je déçue mon Ange ?

 JB.

14/1O/11

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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