Solitude infinie

                          Solitude infinie

Que de larmes ont coulé sur ces tombes enfouies
Buvard d’un marbre froid absorbant toute vie
Coeur de pierre en ces lieux où règne le mystère
D’un ailleurs ambitieux où retrouver ses chers

Que ton sourire est triste à ne plus savoir où
Et comment rire encor quand le ciel n’est plus doux
Là le fauteuil est vide et l’étoffe offensante
De n‘être pas remplie de sa présence aimante

Solitude infinie de ton âme qui s’accroche
Par la fenêtre ouverte à une rue sans poches
Sans malice ou trésor caché là par magie
Pour réveiller en toi le désir d’être en vie

Différence éternelle de ces vies ingénues
Où personne ne sait ce que l’autre a vécu
Seul en soi repassant les images d’antan
Pour y trouver riant quelque morceau du temps

Sèche tes larmes noires et regarde au dehors
Comme l’aube est jolie avec ses reflets d’or
Pose ta main de mère sur le front de tes fils
Et apaise d’ amour leurs souffrances qui glissent

O ma mère tu n’es pas âme seule et perdue
Car toi seule ici bas nous fit hommes et bien plus
Nous donnant en berceau l’ art de n’être point sots
Et de guérir les coeurs par un mime ou un mot!

                   Eleanor Gabriel