Au commencement de l'hiver

Frédéric Clément

Ceux qui, bien qu'absents, vous emplissent

Et sont comme en vous certains soirs

Ceux-là qui jamais ne vieillissent

Au berceau de votre mémoire

Et qui sourient



Ceux dont les amours éternelles

Vous ont, à jamais, sur le cœur

Attaché une paire d'ailes

Qui sait le chemin du bonheur

Du Paradis



Et chaque hiver, et chaque été

Et chaque automne… Ô Désespoir !

Passent tous ceux qui m'ont aimé

Au caveau de mes idées noires

Où rien ne luit



Il semble qu'ils pleurent un peu

En souvenir de nos ivresses

Déposant des bouquets d'adieux

Au tombeau des belles promesses

Que j'ai trahies



Fidèles d'entre les fidèles

Ô Doucereuse Survivance !

Ceux qui font que la vie est belle

Ont quelque chose de l'enfance

Qui leur survit



Ils ont apprivoisé ma mort

Moi qui les ai tant fait souffrir

Ceux qui m'aimaient m'aiment encore

Et je n'ai plus rien à offrir

Qui ait un prix



Non ! Je n'ai plus rien à offrir…

Elle a tout pris !

  • J'aime votre poème et j'aime particulièrement ce ver : 'Ceux qui m'aimaient m'aiment encore". Le passé et le présent confondus c'est condenser l'éternité et pour une fois à contre courant de l'individualisme qui ne laisse pas de place au sentiment d'attachement qui part et revient vers autrui. Vous avez de la chance de les avoir rencontré. Ps: merci pour "la question".

    · Il y a plus de 7 ans ·
    Heidi and her grandfather

    Heidi Valence

    • Merci pour ce commentaire judicieux, je suis touché.
      Quant à "La question", j'ai aimé parce que c'est un texte très efficace, une sorte de petite chronique de la vie quotidienne qui se termine en uppercut. Violent, comme certains regards méprisants sur vous.

      · Il y a plus de 7 ans ·
      Un inconnu v%c3%aatu de noir qui me ressemblait comme un fr%c3%a8re

      Frédéric Clément

  • Sa me fait penser aux poêtes romaniques qui expriment la mélancolie, nostalgie. .. T'es un tres bon poête

    · Il y a presque 12 ans ·
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    nephtalyah

  • Toujours touchée par ta poésie, très beau poème.

    · Il y a plus de 12 ans ·
    Sdc10818 orig

    ellisabee

  • Excellent et très touchant... Merci.

    · Il y a plus de 12 ans ·
    Images 500

    helecrit

  • Je mets deux prénoms sur tes mots. Ceux qui ne me quittent pas au-delà de la tombe depuis ma naissance. je leur offre l'amour qu'ils ont déposé en moi. Merci Frédéric...

    · Il y a plus de 12 ans ·
    Locq2

    Elsa Saint Hilaire

  • Que dire qui ne l'ai déjà été...
    Bravo pour ce magnifique texte Frédéric.
    Eh bien ajouter un coeur tiens !

    · Il y a plus de 12 ans ·
    St barth 052

    jb0

  • A mon humble avis tu as déjà été bien plus percutant au niveau de la forme (dans "Tu Changes" par exemple), mais jolie mélancolie.

    · Il y a plus de 12 ans ·
    Guitare 008

    matou

  • Offrir n'a aucun prix...juste la valeur du regard posé sur le cadeau.
    Ouvrir les yeux et s'avouer que c'est juste douloureux...mais pas inexistant.
    J'aime aussi.

    · Il y a plus de 12 ans ·
    20170621 cbc 495   copie

    ysabelle

  • Du beau, du beau, du beau texte et les souvenirs qui nous préservent ! Bravo, Frédéric...coup de coeur !!!

    · Il y a plus de 12 ans ·
    Pascal 3 300

    Pascal Germanaud

  • Un rythme qui accompagne les maux du poète.
    Un rythme qui borde et berce la douleur...la maintient au chaud, au doux, pour la transformer en quelque chose de beau qui durera.

    · Il y a plus de 12 ans ·
    015

    carmen-p

  • "Ils ont apprivoisé ma mort

    Moi qui les ai tant fait souffrir

    Ceux qui m'aimaient m'aiment encore

    Et je n'ai plus rien à offrir"

    j'aime particulièrement ce passage!

    je sais bien que le " qui ait un prix" permet de "garder une cohérence" et / ou une structure dans le nombre de pieds etc. mais pour moi "Ils ont apprivoisé ma mort

    Moi qui les ai tant fait souffrir

    Ceux qui m'aimaient m'aiment encore

    Et je n'ai plus rien à offrir" se suffit à lui seule! au diable (parfois) les conventions poétiques/ littéraires!


    "Ceux qui m'aimaient m'aiment encore" .... Beau.

    · Il y a plus de 12 ans ·
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    mesly

  • alors l'absence devient présence...
    "au commencement de l'hiver", il y avait une douce présence...dans un tiroir à mémoire.
    Merci Frédéric.

    · Il y a plus de 12 ans ·
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    sally-helliot

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