Café noir
Stéphan Mary
La rencontre est stupéfiante, surfaite, superfétatoire. Au loin ses yeux bourrés de calmants regardent son histoire. Il n'y a que des fous en miroir mais je ne vois que son regard expiatoire. Elle est sombre et recrache ses volutes de fumée comme un ciboire. Les cheveux sont courts châtain sur ses yeux des lunettes noires. Il y a des schizo des bipolaires des fous à lier des qui n'ont rien dans le cigare. Je sens mon coeur battre différemment s'accélérer cadence aléatoire; Mais que fait elle dans ce cirque hors du temps folie intransigeante et transitoire. Je vois des bouches s'ouvrirent et murmurer des délires de consistoire. Je vois j'entends je sens je touche je goûte à pleine narine la démence hallucinatoire. Il y a elle et eux, ailes d'oiseaux abîmées dans la soumission d'un four crématoire. Je suis plongée dans l'essence même de la déraison du destin provisoire. Je gravis péniblement les marches de l'incompréhension du prétoire. Ils sont tous comme ils sont plongés dans le froid sans nom du désespoir. Je la regarde en face et derrière ses carreaux bizarres je vois la panthère noire d'un soir.
Je lui souris je tremble je veux un contact mais elle semble ne pas me voir. Elle est murée dans son silence sans émotions apparentes sans même un regard. Au milieu du lieu clos trône un énorme cendrier que je nommerai Gaspard. Un tsunami d'émotions m'étreint m'enserre m'étrangle me submerge sans espoir. Je rallume une cigarette mais je voudrais m'abstenir de l'apprécier dans ce fumoir. Je contemple la déraison de celui qui ne peut plus se passer d'un comptoir. Elle ne bouge pas bête effrayante monstre avide qui m'agrippe sans échappatoire. Je veux partir m'enfuir me perdre me disperser m'ensevelir dans son brouillard. Elle est là immuable sans un geste sans un mot sans une sensation pour l'auditoire. Fuyez la folie sa violence ses non dits sa désinvolture ou oubiez tout espoir. Tout à coup elle me fixe bien en face et m'impose de partager son temps oscillatoire.
La folie m'a eue avant même que je ne comprenne que depuis ce mouroir je suis son faire valoir sans pouvoir sans savoir ostentatoire de mon pire cauchemar : du sucre dans un café noir
Ohlala j'adore ! Je ne dirai rien sur les virgules :D
· Il y a plus de 11 ans ·octobell
un petit noir qui de fond au miroir de la démence démesuréeau tain de glace des survivances d'un passé simple et antérieur par des réminiscences de mémoire........ beau texte , bravo!!!
· Il y a plus de 11 ans ·franek
Délire d'une folie peu ordinaire, au profondeur obscure d'une belle écriture, complexe mais recherchée dans son originalité
· Il y a plus de 11 ans ·Sonia Lescobert
Délire d'une folie peu ordinaire, au profondeur obscure d'une belle écriture, complexe mais recherchée dans son originalité
· Il y a plus de 11 ans ·Sonia Lescobert
Puissant. ça ne se lit pas, ça se ressent. Je suis d'accord avec AGATHE :)
· Il y a plus de 11 ans ·mlleash
ouah ! puissant ! l'absence de ponctuation augmente encore la puissance du délire. J'aime
· Il y a plus de 11 ans ·agathe
Spécial, mais j'aime!
· Il y a plus de 11 ans ·Francesca Calvias
Le temps d'un café noir, et tout vire au cauchemar !
· Il y a plus de 11 ans ·carmen-p
Elle est noir café et t'a fait fondre, tout sucre.
· Il y a plus de 11 ans ·Yvette Dujardin
C'est très bon. Une écriture dans le genre café ristretto. what else ? :-)
· Il y a plus de 11 ans ·feather
pas très clair ton délire! mais on sent que tu as pris grand plaisir à faire tes "échappatoires" de fin de phrase. Si tu veux, tu m'expliqueras ton idée dominante en écrivant cela.
· Il y a plus de 11 ans ·elisabetha
le charisme....
· Il y a plus de 11 ans ·Karim Lance
Dans son boudoir, elle pris son mouchoir pour qu'on ne puisse la voir.
· Il y a plus de 11 ans ·Archange Flippé