Citadelle.

janteloven-stephane-joye

 Je repasserai à ta porte
Ou devant celle de tes parents
Et toujours, je ferai en sorte
De me cacher du tout venant
Je toucherai l’étoffe bleue
Comme s’il s’agissait de tes joues
Puis regarderai taiseux
Ces oekoumènes en ton bijou
J’humerai l’arbre où tu t’adosses
A défaut de te soutenir
Et ramperai derrière la fosse
Où tu enterres tes maux les pires
 Je reviendrai dans ces endroits
Où à de bien trop rares moments
Il n’y avait vraiment que toi
Je m’y remplirai, mort vivant
En soutenant l’imbécile
Qui croit pouvoir combler le vide
D’un passé fugace, volatile
De nos passés amouricides
Et je frôlerai ce bureau
Où jamais tu ne te posais
Puis liquéfierai les coraux
Des sablons où tu te couchais
Et puisque tu me disparais
Ne fais pas les choses à moitié
Aime à rougir, aime à crever
Et donne ce que tu sais donner
 Je commanderai un verre
A cette taverne démunie
Pas même honnête, un brin austère
Au creux d’une cité décatie
J’y mangerai ailleurs, de quoi
En solitaire, à tes côtés
Me rappeler le goût du plat
Qu’entre deux baisers, tu mangeais
Puis j’irai me poser au parc
Face à ces briques citadelles
Dont ton corps tendu comme un arc
Se foutait bien de rendre belles
J’irai pleurer ton assurance
Pour mieux louvoyer en ta grotte
Et me remémorer la transe
De m’être perdu sous tes notes
Puis je dormirai en terrasse
Me réfugierai sous la douche
Je te confisquerai tes grâces
De tes cuisses jusqu’à ta bouche
Fixerai l’entrée pharmacie
Pour distinguer ta silhouette
Et voir qu’enfin, tu as permis
Qu’un autre, t’enlace à tue tête
Et puisque tu me disparais
Ne fais pas les choses à moitié
Aime à rougir, aime à crever
Et donne ce que tu sais donner
Et puisque tu me disparais
Ne fais pas les choses à regret
Aime à maudire, aime à crever
Ce don de toi, je l’ai gardé.

© janteloven-stephane-joye, 05/11/2013
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