Côte à côte
Julien Darowski
Dans chacun de mes vers, dans le moindre poème,
Sur ces papiers froissés que je déchire ou sème,
J'ai tenté, coûte que coûte, de te prouver
Que je pouvais écrire avec sincérité.
S'il faut renoncer à toutes les métaphores,
Mes mots désagrégés comme des météores,
Aujourd'hui, devant toi, je veux bien être nu
Et faire lentement un pas vers l'inconnu.
Il me revient les jours magiques de l'enfance,
Ce ruisseau d'espoir, cet océan d'abondance
Où l'on baignait jadis. Replongeons dans ces eaux,
Laissons-nous bercer par les vagues et les flots.
Si être adulte c'est avoir peur et tout craindre,
Dans ce royaume, rien ne pourra nous atteindre,
Ni le souffle glacé de ces hivers sans fins,
Ni la foudre de ces orages assassins.
Redevenons naïfs et gorgés d'insouciance.
Est-ce que tu voudras m'accorder ta confiance,
Et que nous partagions, le plus vrai, le plus pur,
Les premières lueurs éthérées de l'azur ?
Est-ce que tu voudras, quand le ciel se fissure,
Te blottir dans mes bras et ôter ton armure ?
N'oublie jamais ce dont je suis capable pour
Faire mourir la nuit et resplendir le jour.
J'inverserai le sens du courant des rivières
Afin d'évacuer les pleurs de tes paupières,
Dès que tu sentiras le chagrin t'envahir,
Dès que l'obscurité te fera défaillir.
Bien sûr que, moi aussi, certains soirs, il m'arrive
De me retrouver seul et perdu sur la rive ;
Dans ces moments-là, il me suffit de penser
À tes grands yeux marrons pleins de curiosité.
Quand la fièvre me prend, ou quand parfois j'éclate,
Tu poses sur mon front ta paume délicate,
Alors l'abîme se ferme immédiatement,
Je suis jeune à nouveau, candide et innocent.
Ta lumière est partout, elle irradie mon âme
Et je me réchauffe à l'éclat bleu de ta flamme,
Même si tu n'es pas là, même s'il fait froid
Et que mon cœur est sec comme un morceau de bois.
Je pense à nous, à toi, à chaque heure qui passe ;
Il faut que l'on se serre, et puis que l'on s'embrasse.
Combien de temps encore avant de nous revoir ?
Une étoile sans toi n'est qu'un triste point noir.
Je ne vis qu'à moitié, je rêve, j'imagine
Ta peau comme une page où parfois je dessine,
T'effleurant de mes doigts, invisibles crayons,
Y esquissant des fleurs aux pétales bien ronds.
Que j'aie à traverser le système solaire
Ou qu'il faille me rendre au centre de la Terre,
Sois certaine que je trouverai un chemin
Pour vaincre le passé et inventer demain.
- Peinture de Willem Haenraets
- Musique : « L'Adagio en G mineur pour violon » composée par Remo Giazotto emprunté à Tomaso Albinoni
- Texte : « Côte à côte » écrit par Julien Darowski en 2018
magnificence des mots.... emportée par le rythme... bravo
· Il y a environ 5 ans ·insane
Merci beaucoup, j’aimais énormément votre plume à l'époque, pardon pour le délai de réponse...
· Il y a plus de 3 ans ·Julien Darowski
Pas d'inquiétude ! je suis comme vous absente ;) bonne journée
· Il y a plus de 3 ans ·insane
Exquis
· Il y a presque 6 ans ·nehara
Merci Nehara, j'espère vous lire encore très bientôt.
· Il y a presque 6 ans ·Julien Darowski
"Une étoile sans toi n'est qu'un triste point noir": que c'est beau! Un joli texte, rythmé, mélancolique...j'adore!
· Il y a presque 6 ans ·Möly Mö
Merci Maureen, vos textes sont pleins de douceur et de sensibilité. Bien à vous.
· Il y a presque 6 ans ·Julien Darowski
Je découvre en suivant les "coup de cœur de Maud"… Bravo !
· Il y a presque 6 ans ·nyckie-alause
Merci, je découvre votre plume avec un immense plaisir...
· Il y a presque 6 ans ·Julien Darowski
Quel beau poème ! Le fond, la forme, le rythme, tout est réuni pour en faire un long souffle plein de tendresse et d'espoir.
· Il y a presque 6 ans ·Sy Lou
Merci beaucoup Sy Lou... Je puise toutes ces choses dans les yeux et le cœur de ceux qui me lisent et croient en moi... Vous êtes un peu à mes côtés...
· Il y a presque 6 ans ·Julien Darowski
Alors je suis ravie de vous apporter quelque chose...
· Il y a presque 6 ans ·Sy Lou
Comme j'aime te lire !.. c'est trop beau ♡ :-)
· Il y a presque 6 ans ·Maud Garnier
Merci infiniment Maud, c'est plus que réciproque !
· Il y a presque 6 ans ·Julien Darowski
Il est des absences qui vous marquent à jamais...et tu l'exprimes fort joliment...merci Julien
· Il y a presque 6 ans ·marielesmots
Merci à toi Marie de revenir me lire alors que tu ne publies plus depuis plusieurs mois. J'espère que l'inspiration ne t'a pas quitée pour autant...
· Il y a presque 6 ans ·Julien Darowski
oui il faudra inventer demain
· Il y a presque 6 ans ·Susanne Derève
Pour cela, j'aurai besoin de vous et de votre imagination fertile ma chère Susanne ! Amitiés.
· Il y a presque 6 ans ·Julien Darowski
Magnifique comme la musique qui est sublime !
· Il y a presque 6 ans ·Louve
Merci encore pour votre fidélité sans faille Martine, j'espère que vous allez bien.
· Il y a presque 6 ans ·Julien Darowski
Très bien Julien et j'écoute souvent cet adagio, c'est tellement beau !
· Il y a presque 6 ans ·Louve
Votre connexion vous joue encore des tours !
· Il y a presque 6 ans ·Julien Darowski
Ah oui, assez souvent !
· Il y a presque 6 ans ·Louve
Une étoile sans toi n'est qu'un triste point noir.
· Il y a presque 6 ans ·L'homme est pétri d'amour. Merci Julien
Gabriel Meunier
Merci du fond du cœur Gabriel pour le regard paternaliste et plein de bienveillance que vous posez sur mes poèmes.
· Il y a presque 6 ans ·Julien Darowski
Très beau!
· Il y a presque 6 ans ·unrienlabime
Merci ! Votre dernier texte : " Ma mère et la nuit" est absolument bouleversant. Je recommande à tous d'aller le lire...
· Il y a presque 6 ans ·Julien Darowski
Merci
· Il y a presque 6 ans ·unrienlabime
Merci!
· Il y a presque 6 ans ·minuitxv
Merci à vous de revenir me lire.
· Il y a presque 6 ans ·Julien Darowski
Que c'est beau, Julien. Les mots me manquent...
· Il y a presque 6 ans ·nilo
Merci Nicole, j'espère que vous allez bien... Vos Haïkus sont toujours un régal pour les yeux et le cœur.
· Il y a presque 6 ans ·Julien Darowski