COUCHER DE SOLEIL

franek

                COUCHER DU SOLEIL                                                    

 

 

Le soleil s’allonge nonchalamment sur l’horizon,

Au lit de mes amours  repassées au fer rougi

D’anciens souvenirs mêlés  de  torrides passions,

A ramer contre le courant d’une vie jaunie.

 

L’astre perché sur la cime des arbres en feu,

Lévitation surréaliste d’un soir couchant,

Se noie tel un nageur perdu dans les flots bleus.

Le temps fou décélère sa course un instant,

 

L’éternité persistante de ma mémoire

S’ancre au ciel carminé de mon fol passé,

Le futur ressasse en boucle mes histoires

En arabesques floues de lambeaux raccommodés

Au fil ténu de l’espoir insensé d’avenir.

 

La plaie solaire s’écoule et rougit la terre,

Inonde mon cœur séché, évidé, de désir

Sublime de fraternité, de paix sans guerre.

Mais, le vide du ponant aspire l’étoile,

Engloutit mes rêves d’humanité sincère

De pénombre rampante étalant le voile

De la nuit aveugle ; un monde sans lumière

Inaugure une nuit infinie étoilée

De fureur meurtrière de folie humaine,

Sombre présage de descendance sacrifiée

Au dieu du confort sans la sueur et la peine.

Soleil, phare éclairant le monde de ses bienfaits,

Ta couche  au hamac de la forêt,  à l’édredon

De feuillage frémissant sous le vent du progrès,

N’est qu’un grabat où grouillent envie et tentation.

En ce soir d’automne la nuit  sera prolongée

Vers l’hiver universel de la conscience,

Le gel du futur de l’espérance avortée,

Blocage inadmissible de la confiance.

 

 

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