Des tickets de cinéma
parismrs
C'était un jour à la con. De ces matins trop longs, qu'on enchaîne, incontrôlables, incontrôlés, rasoirs, de ces matins gonflés de trop de choses pour peu d'envie et guère d'idée. Enfin, ça avait commencé comme ça. Un lundi je crois.
Il s'est pointé, lui et sa veste plus grande que lui, j'ai démarré la voiture.
Sur le trajet, y a des p'tites choses comme ça qui ont pris forme, des moitiés de formes seulement, des conversations à demi et à l'étroit dans nos bouches timides. Il a parlé de ce boulot, un à-côté, un plus, pour payer sa fac.
Il dit que maintenant y a plus d'à-côté, qu'avec le temps, tout ça, il a oublié et que le droit toute façon c'était comme ça, parce qu'il fallait choisir. Qu'il ne sait plus vraiment, que peut- être il a jamais su et que ses horizons de mômes il les garde tout en dessous de ses 35 heures semaine pour dire de rêver encore un peu les nuits difficiles, faut bien bouffer !
J'en étais là moi aussi à remuer dans mes draps, mes illusions sous le coude, juste au cas où.
Ça faisait plus de deux ans qu'on vendait des tickets de cinéma, on s'connaissait pas vraiment, à peine quelques trucs d'usages, de fausses confidences entre deux cigarettes, pour dire de dire, des fonds de tiroirs, en vrac sans début, des histoires chopées au hasard, les siennes, les miennes, celles des autres, employés ici la même année, celle qui a suivi les bancs de lycée, l'année où les ambitions débordent carrément des poches. Ça faisait plus de deux ans et on en était arrivés là où plus rien ne déborde, on pratiquait plutôt la récup.
Ça, c'était jusqu'à l'autre soir, il était au milieu de la pièce, moi dans un coin, j'l'ai trouvé beau.
Dans la voiture, sa voix, elle s'enfuyait parfois dans le cafard, mais sans en faire trop, c'était discret et puis il savait causer de la vie, il savait causer de tout, résumer ce qui ne se résume pas et foutre des sourires sur son cynisme. Quand il riait, les coins de sa bouche se planquaient dans ses fossettes et dans ses yeux y avait de quoi se barrer en Irlande et au Maroc en même temps, j'ai pris l'air.
Ce jour-là, on s'est foutus des ambitions plein les poches et des envolées pour le blues.
J''aime bien ta façon d'écrire! On s'imagine bien tout ce dont tu parles :)
· Il y a plus de 10 ans ·dreamcatcher
Tous les ingrédients d'un bon texte qui fonctionne comme il se doit à la lecture !
· Il y a plus de 10 ans ·carmen-p
Merci :-)
· Il y a plus de 10 ans ·parismrs
Beau style ; )
· Il y a plus de 10 ans ·------
Merci Lengo
· Il y a plus de 10 ans ·parismrs
"Quand il riait, les coins de sa bouche se planquaient dans ses fossettes et dans ses yeux y avait de quoi se barrer en Irlande et au Maroc en même temps, j'ai pris l'air."
· Il y a plus de 10 ans ·♥ Globalement.
hel
Merci :-)
· Il y a plus de 10 ans ·parismrs
C'est beau! Bravo Des ambitions plein les poches! J'aime! Kiss
· Il y a plus de 10 ans ·vividecateri
Merci Vivi
· Il y a plus de 10 ans ·parismrs
Merci de ta légèreté d'écriture, sur le sujet des ambitions, et de l'amitié et de l'amour et de la vie
· Il y a plus de 10 ans ·nyckie-alause
Merci :-)
· Il y a plus de 10 ans ·parismrs
c'est peut être ça l'amour, l'Irlande et le Maroc en même temps dans les yeux de l'autre ...
· Il y a plus de 10 ans ·très chouette, bravo !
sophie-dulac
Merci :-)
· Il y a plus de 10 ans ·parismrs
Superbe
· Il y a plus de 10 ans ·mark-olantern
:-)
· Il y a plus de 10 ans ·parismrs
Texte très touchant, très réaliste. Merciiiii
· Il y a plus de 10 ans ·+
ahrityr
Merci :-)
· Il y a plus de 10 ans ·parismrs
Moi j'aime bien les histoires d'amour, alors.....
· Il y a plus de 10 ans ·Marion B
ouais bô quoi !
· Il y a plus de 10 ans ·Christophe Paris
j'aime l'écriture des filles, j"'aime la poésie et le romantisme des filles ,c'est beau une fille, très joli en toute simplicité, une tranche de vie comment il doit en arriver souvent ou d'un coup l'habitude se métamorphose en une étrange magie.
· Il y a plus de 10 ans ·Christophe Paris
Merci :-) c'est très gentil :-)
· Il y a plus de 10 ans ·parismrs