La brèche

lilii

A chaque fois qu'elle s'asseyait sur ce fauteuil, elle examinait le mur sur sa gauche, ce microcosme où était retenu la poussière dans d'autres univers tentaculaires.
Il y avait, comme des petites ramifications accrochées sur le crépis, des petits univers suspendus éclatés en quinconces où elle y distinguait le mouvement. Elle se perdait dans ses mondes parallèles, faisant passer le temps qui justement restait figé, à jamais, elle, le décor, dans un immuable tableau somnifère.
Je crois qu'elle attendait, capturant chaque détail autour, avide de nouveautés architecturales, de nouvelles cathédrales suspendues dans des toiles d'araignées. Elle ne pensait à rien, même pas au passé et encore moins à ce qui pouvait arriver. Elle se contentait d'exister dans un contexte aux couleurs sépias, immobile, dans un reste de lumière, elle caressait lentement la lame du couteau humide qu'elle retirait lentement de son ventre.
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