LA VEUVE

thelma

Au même instant, les cicatrices pansées se sont répandues,

Ouverture béante sur l’amplitude de toutes ses déchirures,

À tenter de retenir le flot sanguinolent qui  s’en écoule,

Pour ne pas assister à la dislocation de sa démesure…

Il a tout pris quand il s’est effacé,

Gravant à tout jamais son empreinte au scalpel,

La laissant affligée de ces marques inaltérables

Qui s’insinuent jusque dans ses yeux suintants…

A se retrouver aux portes du néant,

Engagée dans un destin qui ne mène plus nulle part,

Elle erre au fond d’elle même dans cette solitude fulgurante

Se débattant dans l’abîme sans rebrousser chemin…

Déraison totale qui conduit les êtres aux confins de leurs rêves,

Pour les voir, lapidaires, s’écraser contre des murs dressés,

Et ricocher en centaines d’aiguilles dans sa chair larvée,

Ravivant d’un coup tous les souvenirs des instants magiques…

Elle voudrait purifier tout ce qui n’est que meurtrissures,

Se perdre dans les rires pour ressusciter,

Regarder le ciel pour trouver le passage,

Faire enfin de sa vie une transition sans failles…

Frissonner sous le vent de la liberté qui l’étreint,

Et défaire ces chaînes qui la retiennent hors du monde

S’inventer des plaisirs pour répudier le poids des mémoires,

Sans jamais totalement y croire très longtemps…

Elle oscille comme un métronome ralliant les deux pôles,

Sa peau entaillée par ses rêves à un seul personnage

À vouloir exciser toutes ces traces laissées par lui,

Pour reprendre son souffle, insuffler l’oxygène

Qui la conduira dans les affres d’une autre histoire….

Femme au destin maudit qui se voit finir toute seule,

Et qui malgré les choeurs de toutes les tourmentes,

Ne s’avoue vaincue que jusqu’au prochain round,

Car seule l’espérance peut la séparer de la mort……

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