L'ARANTELE

thelma


Il erre dans le monde des vivants: métro, boulot, dodo.


Les amours déchirées composent sa toile, les tumultes
environnants bourdonnent dans ses oreilles...


Il voit le monde comme une immense toile d'araignée
où chacun suit son fil attitré inlassablement, et
pour qui la seule raison d'être est de faire partie de l'arantèle.

Il se fond dans le décor, appartient à un groupe,
une typologie, un profil et accomplit tous les jours
les actes qui lui sont réservés.
Chaque matin, il sait qu'il va effectuer les mêmes gestes,
s'asseoir, sourire, parler, et se débattre sur ce fil
qui lui colle à la peau...

Il se sait différent...et voudrait
quitter tous les chemins balisés...
Il enfouit son identité au fond de lui-même sans la dévoiler,
espère secrètement qu'il rencontrera celle qui saura regarder
au-delà du monde des vivants.. vers le monde des sens
et loin de la toile.

D'ici là, il rentre chez lui chaque soir à la même heure
à gommer les évènements de la journée et tout ce qui
lui colle à la peau comme un étau;
se coucher et recommencer ce jour sans fin dès le réveil.
 
Mais durant la nuit, il s'imagine ce monde charnel où il
pourrait exister et s'embraser... vivre.. être..

Signaler ce texte