"LE MEC AU BAR"

Pascal Germanaud

LE MEC AU BAR

(suite du texte "L'oiseau en cage")

Je l’ai vu v’nir, le mec au bar

A se la jouer indifférence

J’en ai connus bien des jobars

Mais c’était peut-être ma chance

Pas du genre la main au cul

Un peu inhibé d’apparence

Souriant après quelques grands Crus

Prêt à se bouger en cadence

 

J’aurais bien voulu qu’il m’enlève

Pour m’emm’ner au bout de mes rêves

Le mec au bar

 

Je l’ reluquais comme un’ gamine

Qu’avait jamais connu l’amour

Je me la jouais Marilyn

Avec mon décoll’té du jour

Mais ses beaux yeux, il les plongeait

Dans un carnet de rendez-vous

Ou sans doute intime ; qui sait ?

Il avait peut-être du goût

 

J’aurais bien voulu qu’il m’enlève

Pour m’emm’ner au bout de mes rêves

Le mec au bar

 

J’avais terminé les commandes

Des loups d’ la cur’ de désintox

J’étais ouverte à ses demandes

Appuyée sur le vieux juke-box

Il me jetait parfois un œil

Sous l’ regard d’ mon patron d’ mari

Aussi joyeux qu’un jour de deuil

Et je bougeais comme on dit oui !

 

J’aurais bien voulu qu’il m’enlève

Pour m’emm’ner au bout de mes rêves

Le mec au bar

 

Il but cul sec un dernier verre

A l’horloge, une année est morte

Pas un seul bruit dans ce désert

Le silenc’ dort, en quelque sorte

Ses not’s au chaud dans son veston

Le mec au bar sort un couteau

Dit : « Merci pour le réveillon »

Et m’embarque dans son auto

 

Je voulais tell’ment qu’il m’enlève

Pour m’emm’ner au bout de mes rêves

Le mec au bar !

 

 

        Le 01/01/13.

                           Pascal GERMANAUD 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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