Le papier

Colette Bonnet Seigue

Le papier

 

 

 

Confident assoiffé

de l’âme en déroute

le papier s’arc-boute

l’encre sue à grands traits.

Projeté par l’idée

d’une main langoureuse

qui se fait amoureuse,

le trait boit le papier.

Quand le papier tenace

résiste à l’idée

tout de blanc effronté,

la page n’a pas trace.

Si l’idée est cocasse

de guillemets ténus

et de points rabattus,

les mots perdent leur place.

Confident assoiffé

de l’âme en déroute

le papier s’arc-boute

et flirte avec l’idée…

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