Portrait à la plume

merielle

Autoportrait ??

Les causes invasives qui font palpiter le sang et bouffent l’esprit, sont peut être à la source de quelques insomnies, d’une énergie concentrique et mal répartie. J’ai cru à un moment que je pouvais sauver le monde, parce qu’il ne m’avait pas épargnée. Ou plutôt j’ai cru que j’allais venir au monde, parce que je ne me sentais pas encore née. Postée en observation, j’ai absorbé comme un buvard, j’ai libéré pour mieux m’emprisonner. J’ai compris la misère, comme une mère. J’ai joué à l’enfant doué. Celui né adulte pour que ses parents puissent être enfants. A trop comprendre, à trop accompagner, j’ai oublié de respirer. Alors j’ai écris. Ecrire, c’est cela, une respiration, le temps de répartir cette énergie, de repartir à la rencontre de l’homme. C’est ma prière quand ma voix s’éteint de ne pas être entendue, quand mes actes s’épuisent dans les forces à contre-courant du système fratricide. C’est le délice d’un imaginaire où tout est possible, où zombies et fées filant dans leur vaisseau spatial, n’ont rien à envier aux vampires et hobbits lancés dans un défi avec la reine des sorbets coco. Parce que le coco, je l’aime frais, je l’aime sur place, sur l’île dont je ne sais rien. Seuls les mots m’ont parlé d’elle, de ses vies, de ses croyances. Les mots des uns, lus, ou entendus, m’ont appris un peu plus qui j’étais, sans que la langue m’appartienne. Aucune appartenance, c’est dans la perte que je l’ai bien compris. Aucune maîtrise, malgré mes luttes pour ne pas lâcher prise, et je m’en réjouis. Je jouis du plaisir soudain, du bon livre tombé entre mes mains que je dévore comme le plat de l’affamé, de mes choix aux conséquences empreintes de ma liberté. Je ris de mon statut éphémère qui me parle constamment de la vie. Je m’enivre du partage de mon cœur, de ce chemin où mon pas convient. J’aime cet instant à vivre car je suis presque née.    

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