A pas de loup

eleanor-gabriel

A pas de loup   (en hommage à Victor Hugo et à Andersen)

La voilà qui s’approche... à pas de loup
Touchante petite Gavroche aux souliers plein de  trous
Dans ses jupes froissées une menue pièce d’or
Cousue là en secret pour effrayer la mort

Par ces rues bien trop noires pas l’ombre d’un espoir
Ni du pâle réconfort d’une lumière pour voir
Les persiennes sont closes et les cuisines éteintes
Sans fumets de chapons à la croûte d’absinthe

Seule sous un réverbère étouffant ses sanglots
La voilà qui s ‘évade en rêvant d’un agneau
Mariné à la menthe dans sa robe gigot
Et sa laine soyeuse en pelisse de peau

Fermant les yeux elle sort et s'éloigne du monde
Des chemins d’infortune aux plaisirs immondes
Renonçant à quêter main tendue pour trois sous
A feindre d’ exister et de tout désirer...à pas de loup

Eleanor Gabriel

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