A tout bon citoyen

Ô impôts ! Ô taxes ! Ô bourses rabougries !

N'ai-je donc tant vécu  que  pour des pénueries,

Et ne suis-je privée par tant de sacrifices,

Que pour voir mes kopecks partir en précipice?

Ma France, mon amie que ces peuples admirent,

Au trône convoité par des monarques sbires,

Tant de fois basculée et à hue et à dia

Pour le pouvoir du fric en veux-tu en voilà !

Ô douce nostalgie de nos folles années

Où l'on pouvait rêver aux projets empruntés,

Messieurs les députés, à vos fauteuils chantants

Vous vous faites la Belle, à tous les Bois Dormants !

Faut-il de vos atours, de vos voix somnifères,

Endormir les poltrons pour refaire la terre ?

Et de tous vos bla-bla vous en êtes les rois,

Tandis, que nous croulons sous vos taxes de choix.

Mais un jour glorieux en un dessein suprême,

Le peuple brandira la fourche d'anathème,

Dans  un grand cri d'amour il refera vos lois.

La France à l'envers, passera à l'endroit,

Allez s'en est fini, ô lâches souverains,

Les mendiants de nos rues, ce sera vous demain.