Au jardin dormant

Au jardin dormant
Même si tous se côtoient
Personne ne dit mot

Me suis posée tout près de toi
Sur ton cœur
T'ai raconté
Ma belle silencieuse
Cher visage
Au sourire éternel
T'ai raconté
Les petites choses de la vie
Les bonheurs, les soucis ...
O, toi, ma complice de toujours

Tout à côté
Un oublié
Sur son carré de terre
Mauvaises herbes en pagaille
Ai voulu les arracher
Mais, peut-être, étaient-elles désolées
De le voir abandonné
Sans personne, pour venir lui parler
Une année, un arbre avait même poussé
Se penchant vers toi
Te protégeant de son ombrage
T'offrant sa fraîcheur
Au plus fort de l'été

Mais, n'est-ce pas des coquelicots
Poussant parmi l'ivraie ?
Alors, ai violenté
Comme lorsque j'étais enfant
La tendre coque verte
Las, pas de coquelicots rouge sang
Pour égayer sa nuit
Pour égayer ta nuit
Mais simples fleurettes
Clochardes des terrains vagues
Les ai laissé vivre !

Au jardin dormant
De ton cœur
Ne peux me détacher
Le mien bat bien trop fort
Pourtant
De ta couche, me suis enfin arrachée
Pourras-tu un jour me pardonner
De n'avoir su
Davantage te protéger ?

Pourrais-je un jour me pardonner ?

Si tu pouvais m'entendre
Tu me ferais un signe
D'apaisement peut-être ...

Au jardin dormant
Même si tous se côtoient
Personne ne dit mot ...

Je pars pour quelques temps
Mais je sais que tu m'attendras ... toujours