Ce qu'il y a de toi en moi
carouille
Je pensais, pour une fois, essayer d'être raisonnable. Me coucher pas trop tard. Et puis je suis tombée sur ta lettre. Du coup j'ai remplacé ma tasse d'eau chaude par un verre de Brouilly. Je le bois à petites gorgées, et je laisse les souvenirs du passé et du présent se mélanger dans ma tête. Incohérents. Je cherche ce qu'il y a de toi en moi. Au-delà de ce souffle de vie que tu m'as donné.
Tu sais, quand je regarde ces dernières années, je me dis que depuis qu'il est parti, tout va de travers. Que chaque fois que l'on pense enfin s'en sortir, un nouveau gouffre s'ouvre. Comme s'il avait été ton époux, notre père, et notre porte-bonheur. Pourtant on ne peut pas dire qu'on ménage nos forces. On a beau trébucher, saigner, hurler, chaque fois on se relève. Et même, on tend l'autre joue.
Quand j'étais une ado renfrognée, tu me disais que ce n'était pas facile d'être une femme. Je ne comprenais pas. Je croyais que c'était des mots d'une autre époque. Que pour moi, ce serait différent. Femme ou pas, la seule difficulté que j'aurai serait « d'être », tout simplement. Etre moi-même, femme mais pas que. Il m'aura fallu devenir adulte, femme et mère, pour comprendre. Même si ce n'est pas facile de mettre des mots dessus. Peut-être que dans notre famille c'est encore pire, puisqu'être femme, c'est être celles qui restent. Celles qui perdent ceux qu'elles aiment. Celles qui portent ceux qui doivent grandir. Celles qui doivent découvrir les problèmes et y trouver des réponses. Trop de morts. Ils nous ont lâchées les uns après les autres.
Tu m'as fait apprendre l'alphabet cachées sous tes couvertures. Avec le parfum de Trésor accroché aux draps. Le matin quand tu partais, je humais l'odeur de ton blush de chez Guerlain et je lorgnais ta ceinture avec la boucle en argent en tête de serpent. Et tes escarpins. C'est aussi sous les couvertures que j'ai appris les départements de France. Par contre là ça a moins bien marché, parce que je suis vraiment nulle en géographie, alors qu'avec les lettres je me débrouille à peu près. Ce que j'ai pu détester quand tu lavais mon doudou. Ces jours ensoleillés à la campagne où tu le lavais en me promettant qu'il serait sec pour dormir le soir. Et où immanquablement, il était encore trempé. Et tu le glissais dans un gant de toilette, alors que ça ne changeait rien. Et déterrer les pommes de terre à coups de fourche.
C'est toi qui es rentrée un soir avec un grand carton. Un grand carton avec Pépin dedans. Bâtard croisé bâtard, c'était vraiment un sacré chien. Combien de temps il nous a accompagnés ? Douze ans ? Je sais plus. Toute une enfance.
Il m'arrive de temps en temps d'écouter du Elvis. Je sais même pas si j'aime sa musique ou pas. Quand je ferme les yeux, je revois le parquet ciré, la grande table ronde, les grands murs blancs, les dimanches après-midi d'hiver calfeutrés à Paris.
Il y a nos disputes. Parce que ma chambre était en bordel, toujours. Parce que je n'avais pas passé l'aspirateur alors que je te l'avais promis. Parce que je rallumais la lumière en douce pour lire jusqu'à des pas d'heures. Parce que nous n'étions pas d'accord sur mes amours. Parce que tu donnais à ta façon et que je recevais comme je voulais. Ou pouvais. Parce qu'on était mère et fille. Femme et femme. Mère et mère. Parce que j'étais à la fois un peu de toi et si différente. Pas assez maquillée, et pas assez souvent, un peu trop sauvageon, beaucoup trop naïve.
Ce qu'il y a de toi en moi. Cette façon d'aimer en donnant tout. Le manque de confiance en moi-même. Ce courage de prendre des décisions et de faire ce qui doit être fait. Cette vulnérabilité quand j'aime. L'amour du travail. Des racines pleines de terre et d'arbres.
Ce qu'il y a de lui en moi. La tête dans la lune et les pieds pas vraiment sur terre. Cette façon de me refermer quand j'ai mal. Mes pinceaux. Etre droite dans mes bottes. L'amour du travail.
Ce qu'il y a de vous en moi. Votre amour pour moi. Qui m'a construite jour après jour. Vos regards qui m'ont portée. Cette certitude que vous aviez que je réussirai. Sur ce coup-là, je vous ai peut-être un peu déçus. Je fais de mon mieux, mais on ne peut pas vraiment dire que les résultats soient là. Mais bon, on va dire que ce qui compte c'est le chemin, et la façon dont on le parcourt.
Il y a ces jours où on se retrouve pour papoter et éclater de rire. Ils se font un peu rares en ce moment. En ce moment, ce serait plutôt des moments à pleurer et parler. Parler sans fin de ce qui fait mal. Pour l'extirper, affaiblir son pouvoir, tenter de régénérer l'espoir. Il est là, il est toujours là. Mais dieu qu'il est fragile. Et ce que je voudrais pouvoir juste m'endormir sous les draps remontés jusqu'au menton, avec ta main dans mes cheveux après que tu aies vérifié qu'il n'y avait aucun monstre sous le lit. Ou trépigner pour aller à la Droguerie, se perdre au milieu des bocaux de perles.
Je t'esbigne bien en ce moment hein ? Parce que mes douleurs résonnent en toi. Se répercutent et t'arrachent au sommeil. Te démaquillent. Que quand je te dis que je n'en peux plus d'être forte, que je suis juste fatiguée d'être forte, que je veux déposer mon fardeau. Qu'il est trop lourd, que je suis trop petite. Que tu m'as faite trop petite. Trop fragile. Avec la force pour tenir et le cœur à vif pour ressentir. Inadaptée dans ce monde comme tu dis. Pas assez réaliste. Sa part de lui en moi peut-être. Mais je tiens. Et tes colliers sont à l'horizontal de fierté malgré le chagrin. Merci. D'être là. De faire tout ce que tu fais pour m'aider à chasser les monstres sous le lit.
Une autre de tes maximes me fait tenir. Et pourtant, qu'est-ce qu'elle a pu m'énerver et me faire grincer des dents ! Mais quand le silence et l'absence me mettent en abîme, je peux presque entendre ta voix : « Pense aux retrouvailles ». Tu parlais de mérite. Je sais pas. Mais moi je mérite peut-être enfin de vivre ça.
Tes petits-fils vont bien. Ils me font un peu tourner en bourrique, mais chez eux c'est signe de bonne santé ! Non, sérieusement, ils vont bien. Mieux. Ils n'ont pas peur de demain puisque je suis là pour veiller sur eux. Ils ont confiance. C'est leur innocence qui me porte. Ils sont encore si petits, déjà si égratignés. Quoique. Ils ont été secoués, mais tant que ma main dans leurs cheveux chasse les monstres sous le lit, ils sont à l'abri.
Ma grande sœur, tu sais, elle a beau être plus grande, elle est pareille. Toute cabossée, toute forte, toute fragile. Pour elle aussi c'est trop lourd. Mais elle fait comme toi, comme moi, elle tient bon. Ça c'est les racines gâtinaises, des vrais chevaux de traits. La force de la terre. Et elle m'en donne beaucoup de la force en ce moment. Ce qui serait bien, c'est qu'un jour, on puisse se dire que nous allons bien toutes les trois en même temps. Qu'aucune n'a besoin d'être portée, qu'aucune n'est en train de morfler. Ça arrivera. En attendant, on va faire comme si. Même si y'a cet hiver et ce froid qui font gonfler la mélancolie. Et puis quand même…il y a leurs six sourires. C'est pas rien. C'est même ce qui donne un sens à tous ces combats.
Elle tourne au blanc. Moi au rouge. T'as qu'à trinquer au rosé. Un mélange de nous deux. Et tu sais quoi ?
Le rire est une réplique. La meilleure de toutes. C'est Devos qui l'a dit.
Et demain il fera jour. Ça, c'est Scarlett ! ;)
Je t'embrasse. Et je t'aime. Je vous aime.
Tes mots sont simples et les émotions qu'ils procurent tellement forts ! Ton style reflète la vie et chaque lecteur s'y reconnait. J'adore ta sensibilité et en même temps ta force ! Je suis fan !
· Il y a presque 9 ans ·veroniquethery
Sensibilité et force ? Mince Véro, chaque fois que tu passes tu me coupes la chique avec tes coms. Merci infiniment, encore une fois. Je ne peux être que fan de ton émotion quand tu me lis. Bises à toi
· Il y a presque 9 ans ·carouille
.....j'aime (pauvre comm, mmmm... vi..s'cusez), j'aime. votre écriture.
· Il y a presque 9 ans ·Jaunie
Pas pauvre. Riche d'émotion. Merci.
· Il y a presque 9 ans ·carouille
Très beau. Vraiment.
· Il y a presque 9 ans ·Encore une fois.
Pas très original. Désolé. Je ne sais jamais très bien écrire pourquoi certains textes me plaisent.
Bon, c'est comme ça et je dois me contenter de : Très beau.
Bravo.
jireoparadi
Désolée Jireoparadi, je viens de me rendre compte que j'avais omis de te répondre ;((( toutes mes excuses. Merci beaucoup pour ta lecture et ton com. Pas besoin d'originalité, dire que tu aimes et que tu es touché, c'est le plus beau des com. Merci infiniment.
· Il y a presque 9 ans ·carouille
Bonjour Carouille (marrant ton pseudo. Bon pas aussi ésotérique que le mien mais marrant. J'aime bien, ça fait genre je me prends pas arsénieux, c'est cool).
· Il y a presque 9 ans ·Bon bref, c'est moi qui suis désolé de cette réponse tardive.
Padeuk pour les commentaires, j'en fais peu, je sais, mais c'est toujours sincère, donc pas besoin de remercier, sinon, avec tous ceux que tu as tu vas y passer ta vie...
Tout ça pour dire que ce que je commente, comme mes abonnements d'ailleurs, c'est pas pour faire grossir mon compte wow, c'est vraiment que j'aime ce qu'ils écrivent.
Voila...
Bon week-end et amitiés.
Jireoparadi
jireoparadi
au sérieux à la place de arsenieux.
· Il y a presque 9 ans ·C'est plus clair je pense.
jireoparadi
;-)) ben j'aime pas me prendre au sérieux, c'est ennuyeux ! ;-) Pis de toute façon je suis pas très sérieuse ;-) Je sais tes com sincères, c'est pour ça que je dis merci. Même si padeuk. En tout cas c'est gentil de venir dans mon paddock, surtout qu'en ce moment j'ai vraiment pas beaucoup de temps pour lire et rendre la pareil ;( Mais j'aime bien tes textes que j'ai pu lire ;-) et ton pseudo ésotérique ;-) et ton avatar, mais je te l'ai déjà dit. Ah, et répondre aux coms, quitte à y passer ma vie, parce que si tu te donnes la peine de lire et de commenter, la moindre des choses, c'est de te répondre ;-) Bon we à toi aussi ;-)
· Il y a presque 9 ans ·carouille
Fallait que je te dise. Je ne sais pas si tu saisis. Quand tu parles des gens que t'aimes. C'est pas vraiment avec des mots. C'est avec ce que tu leur donnes. Merci. Pour ça, et le reste, tout.
· Il y a presque 9 ans ·thib
Les mots on les écrit pour les donner non ? A ceux qu'on aime. A ceux veulent les entendre. Merci à toi. Aussi.
· Il y a presque 9 ans ·carouille
très touchant et bien écrit
· Il y a presque 9 ans ·Lolita Denoual
Merci beaucoup Lolita ;-)
· Il y a presque 9 ans ·carouille
Beaucoup d'émotion à vous lire. Tellement d'émotions décrites. Comme un écho.... Très touchée, merci !
· Il y a presque 9 ans ·Natacha Karl
Merci à vous cecilenatacha. Emue d'avoir su exprimer et partager cet écho.
· Il y a presque 9 ans ·carouille
Magnifique amour…
· Il y a presque 9 ans ·nyckie-alause
Merci beaucoup Nyckie.
· Il y a presque 9 ans ·carouille
quel bel écrit ! et j'avoue avoir senti quelques larmes monter, ça doit faire 4-5 fois que je le lis, toujours aussi touchant.
· Il y a presque 9 ans ·Maux Délaissés.
Merci !! Ce n'est pas facile de trouver les mots pour parler d'un lien si intime, alors vous avoir émue est une belle réponse.
· Il y a presque 9 ans ·carouille
♥
· Il y a presque 9 ans ·Maux Délaissés.
Un texte particulièrement émouvant et un très bel hommage, je pense que pour certaines d'entre nous on a pas dû hériter du chromosome " bonheur sans complications " vie de femme , j'entends !! Perso enfance très heureuse, c'est ensuite que cela s'est " compliqué " !! mais cela fait de nous des êtres forts et prêts à affronter les obstacles même si le parcours est loin d'être simple
· Il y a presque 9 ans ·marielesmots
Je suis d'accord Marie !! Une enfance heureuse donne énormément de forces. Et de nostalgie dans les moments difficiles ;-))) Mais surtout de la force. Merci beaucoup ;-)
· Il y a presque 9 ans ·carouille
J’ai lu que tu étais nulle en géographie. Alors j’en connais qui seraient ravis de se perdre avec toi.
· Il y a presque 9 ans ·J’ai lu que tu étais petite, alors ne grandis pas plus car beaucoup de monde ne t’arrive pas à la cheville.
J’ai lu que tu étais fatiguée d’être forte mais malgré tout tu tiens bon, alors ça prouve que tu es une battante.
J’ai lu que tu avais été souvent frappée par la perte de tes proches , c’est probablement de là que te vient ta force.
J’ai lu que tu avais des racines gâtinaises, alors puise au plus profond d’elles pour aller de l’avant.
J’ai lu qu’on te reprochait de ne pas te maquiller, alors reste naturelle, c’est la plus belle des beautés.
J’ai lu que tu n’aimais pas le froid, alors dis-toi que des soleils sont là pour te réchauffer.
J’ai lu que tu buvais du rouge, continue c’est bon pour les artères mais pas plus de 2 verres par jour.
J’ai lu cette déclaration destinée à ta maman, à ta sœur et à tes enfants. Je l’ai relue.
Il y a tout toi en elle.
erge
Moi j'ai lu ton com et j'ai vu flou. Alors je vais respirer un grand coup, et ce soir en buvant mon verre de vin rouge, je vais trinquer au bonheur de tout ce qu'il y a en moi.
· Il y a presque 9 ans ·carouille
Émouvant !
· Il y a presque 9 ans ·Ana Lisa Sorano
Merci ! Heureusement qu'il ya a internet...Tu te rends compte, avec ces boîtes aux lettres qui disparaissent, elle aurait pu ne jamais la recevoir !! ;-))
· Il y a presque 9 ans ·carouille
Ma grand-tante n'a pas internet !
· Il y a presque 9 ans ·Je réponds tardivement parce que les commentaires ne s'ouvrent pas naturellement, je dois retourner chez les auteurs...
Ana Lisa Sorano
;-)) plus d'internet, plus de boîte aux lettres...mais dans quel monde vis-tu, Ana Lisa ?? ;-)))
· Il y a presque 9 ans ·carouille
J'en profite pour te dire que j'ai relu ton texte, que je l'ai trouvé bouleversant.
· Il y a presque 9 ans ·Ana Lisa Sorano
Merci beaucoup Ana. Ma mère aussi a été bouleversée.
· Il y a presque 9 ans ·carouille
Magnifique et bouleversant. Bises ma Z
· Il y a presque 9 ans ·ade
;-)) Bizzz ma Z. Toi aussi t'es une maman magnifique ;-)
· Il y a presque 9 ans ·carouille
Beau !!!
· Il y a presque 9 ans ·Patrick Gonzalez
Merci !!! C'est toujours beau une maman ;-)
· Il y a presque 9 ans ·carouille
Patrick, soit t'es fâché, soit nouveau bug de wlw...Tu n'es plus abonné à mon compte, je ne peux pas te répondre ;(((
· Il y a presque 9 ans ·carouille
je viens de me réabonner,,je ne sais pas ce qu'il c'est passé,, pourquoi serais je fâché ;-))
· Il y a presque 9 ans ·Patrick Gonzalez
;-))
· Il y a presque 9 ans ·carouille
Quel merveilleux texte dédié à ta maman, tellement émouvant carouille !
· Il y a presque 9 ans ·Louve
Merci Martine ! ;-) Mais elle le vaut bien tu sais ;-)
· Il y a presque 9 ans ·carouille
Comme toutes les mamans ! Bonne soirée carouille !
· Il y a presque 9 ans ·Louve
Je glousse d'avance en imaginant ta machine à cogiter se mettre en marche.
· Il y a presque 9 ans ·Bonne nuit petite carouille...
chablis78
Pffff....tu vas me mettre une pression pas possible là !!!
· Il y a presque 9 ans ·Bonne nuit p'tit blanc ;-))
carouille
Est ce que tu t'es posé la question de savoir si j'avais des kleenex ?
· Il y a presque 9 ans ·Et c'est pas moi qui ai cité Devos...
chablis78
Il te faut absolument des kleenex, ça sert aussi pour essuyer les larmes...de rire ;-))
· Il y a presque 9 ans ·carouille
Chère Carouille
· Il y a presque 9 ans ·Même si je pleure toujours en regardant Bambi, marre de verser ma larme en te lisant.
Alors, challenge !
Je te lance un défi !
J'attend ta réplique !
Je veux éclater de rire en te lisant la prochaine fois. Je veux pleurer de rire ! T'as bien réussi à me faire pleurer, t'arriveras bien à me faire rire ?
Mais pas une petite réplique de rien du tout. Le tremblement de terre, the big one, sors nous de la avec tes mots de gatinaise, fille, sœur et maman aimée.
Même pas peur ?
chablis78
Un challenge ? ;-))) Un défi ;-))) Ok, je lance la machine à cogiter ;-)) Mais tu places la barre vachement haut, parce que quand même, c'est vachement dur de faire rire !!! Bon, allez, parce que c'est toi...
· Il y a presque 9 ans ·Même pas peur !!! ;-))))
carouille
une jolie lettre d'amour !...
· Il y a presque 9 ans ·moi, je ne peux plus écrire à ma mère, à moins de confier la lettre aux anges !... les vrais, pas les anges cassés aux ailes cabossées !.... ceux qui ont des ailes pour s'envoler au dessus des rêves, des brisures, des maux et des mots....
Maud Garnier
Merci Maud. Moi ça ne m'a pas empêchée d'écrire à mon père (Pantone). Je sais pas si les dauphins l'ont livrée, mais ce que je lui ai dit lui est parvenu. Au moins à cette partie de lui qui existe toujours en moi. Biz mon ange de minuit et plus ;-)
· Il y a presque 9 ans ·carouille
je t'embrasse aussi ! ;-)
· Il y a presque 9 ans ·Maud Garnier