Comme une bouteille à la mer

mat_lartnak

J' pourrais t'aimer à en crever, à en crever d'épuisement,
t'aimer à plus savoir quoi faire des autres sentiments,
t'aimer comme on aime quand on est un enfant,
t'aimer comme je n'sais pas le faire,
comme seul un naufragé espère et envoie ses messages
comme des bouteilles à la mer dans une mer de sel,
comme une pierre qu'on jette en direction du ciel,
comme on croit voir un fil dans un bout de ficelle.

Oui l'amour nous effraie et nous met à la traîne
et la vie nous éloigne et nous fait de la peine.
On se comporte mal, on invite les problèmes
à frapper à la porte, à montrer qu'ils nous aiment,
s'en faire de beaux manteaux ou des peaux de chagrin.
S'en faire un peu, si peu ou bien n'en faire rien.
Se cueillir d'un murmure, se créer des souvenirs
et d'une muse à mort se faire un avenir.

T'es belle comme un dimanche de gueule de bois,
comme des regrets qu'on aura pas,
comme un oripeau, un appât.
T'es belle, c'est simple à dire et c'est comme ça

Toi le bon grain et moi l'ivraie,

ivre à tes lèvres, je livrerais ma fièvre :
Toute la lie de ce monde qui se lie à ma langue,
qui se lit sur mes lèvres,
qui s'alanguit, qui s'allonge jusqu'à être poème.


Toi mon soleil
J'pourrais t'aimer à m'en cramer les ailes,
t'aimer comme on meurt en héros,
t'aimer aussi mal que l'on aime l'héro,
comme une drogue trop dure, un mal trop visible,
comme la masse critique d'une matière fissible.
M'intoxiquer doucement, respirant tes vapeurs,
mon arsenic, mon mercure, mon antidépresseur.


Je veux l'gueuler, j'veux qu'il fasse mal.
De cime en abysse et d'abîme en étoile,
Laisse-moi tomber et reprend moi.
D'un gouffre sans fond au plus chaud de l'espoir,
des forêts primordiales au plus froid désespoir,
je t'en supplie, possède moi.
je t'en supplie, possède moi.

Mais toi t'es belle comme un dimanche de gueule de bois,
Comme des regrets qu'on aura pas,
comme un oripeau, un appât.
T'es belle, c'est simple à dire mais finalement ça ne te suffit pas.

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