Le vieux peintre

eleanor-gabriel

Arabesque mauresque d’un trait de khôl ébène
Le peintre au vieux pinceau s’échine à l’encre noire
Sur sa toile vernie il dessine une sirène
Aux écailles rosées nageant dans une baignoire

Ses cheveux grisonnants ont délavé le temps
De paresses nocturnes après des jours chantants
Il est seul en son antre à détremper la toile
Pour pouvoir un beau jour enfin mettre les voiles

Le vieux peintre a cousu des rubans de satin
Sur son oeuvre prodige aux coutures d’argent
Sa rivière scintille entre fleuve et bassin
S’écoulant doucement au soleil couchant

Quand s’avance le soir il éteint sa bougie
Puis vient border d’un drap son fougueux chevalet
Le vieux pinceau repose dans un pot d’eau souillée
Et  l’aquarelle s’endort sous son feutre de nuit

Eleanor Gabriel

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