LES TROIS SINGES

thelma



Les consciences se vident. La mort rôde mais personne ne la voit. Les images de cadavres planétaires s’éparpillent sur les écrans de télévision pendant que l’humanité continue à parler en s’empiffrant.

Des hommes seuls sont assis dans les cafés, perdus au bar ou dans les rues pendant  que la vie s’affaire autour d’eux en oubliant les avoir bannis.

Les chansons d’amour effleurent nos oreilles alors que l’amour s’est dissipé bien plus loin que l’horizon dans le coeur de ce monde indifférent qui peuple notre environnement.

Chacun pense à son propre salut par le travail, la consommation à outrance et les sourires blindés de superficialité.

J’observe tout cela. Mais suis-je la seule? Pourquoi m’avoir doté d’un tel pouvoir si aucune arme de fraternité n’est valable?

La validité de l’existence repose-t-elle sur la décrépitude des uns pour satisfaire l’universalité prônée?

L’indifférence est devenue une valeur et la compassion une erreur de jugement.

Le défilé des axiomes du “m’as-tu vu” a pris le pas sur ce qui s’enterre en nous.

Je suis assise là au milieu de nulle part mais inlassablement je continue à creuser, à creuser encore pour m’enterrer.

Je ne peux me résoudre à devenir comme eux.

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