OK, VOICI L'ANNEE NOUVELLE

Pascal Germanaud

OK, VOICI L’ANNEE NOUVELLE !

 

Il y a des jeun’s fous, bouteille à la main

Hurlant comme loups « Happy lendemains ! »

Il y a des vieillards passant leur chemin

Bougonnant « Connards ! l’alcool, c’est pas bien ! »

D’un côté d’ la Rive on demand’ « Combien ?

Pour une dériv’ loin du quotidien ! »

De l’autre on s’active, on met les patins

Pour plaire aux conviv’s jusqu’au p’tit matin

 

Ô gué, voici l’année nouvelle

Mais les Nouvelles sont mauvaises

Il y a du vent dans les ruelles

Et les clodos font des malaises

 

Il y a des junkies au bord du ravin

Tessons de whisky aux pieds des tapins

Restes de Noël, cadavres de joints

Devant les hôtels, larmes des recoins

D’un côté d’ la berge on est orphelin

On allume un cierge mais on ne voit rien

De l’autre on s’héberge, on trinque au butin

« Santé à la vierge » et au jour qui vient

 

Ok, voici l’année nouvelle

Mais les Nouvelles sont mauvaises

Il y a du sang dans les poubelles

Et les pauvres sont de la baise

 

Il y a des peaux ridées comm’ du gratin

Oubliées la nuit dans le fond de teint

Il y a des vicieuses au sourir’ taquin

Vénales, ambitieuses, offertes aux requins

D’un côté du pont il y a le satin

Les faux gros nichons, pas de baratin

De l’autre il y a l’ombre tendant les deux mains

Espérant du nombre un seul Être humain

Ok, voici l’année nouvelle

Mais les Nouvelles sont mauvaises

Il y a du feu pour les maquerelles

Et les paumées sont sur la braise

 

Il y a du pain dur et de la lie d’ vin

Sur la couvertur’ d’un badaud défunt

Au pas de la port’ d’un grand châtelain

Une vie est mort’ car elle avait faim

D’un côté du mur il y a l’esprit sain

Quittant sans murmur’ la pluie du chagrin

De l’autre on s’endort entre deux coussins

Rêvant à son or, à l’appât du gain

 

Ok, voici l’année nouvelle

Mais les Nouvelles sont mauvaises

Y’a bien des r’tours

De manivelles

Qui rendront un jour

Le Bourgeois mal à l’aise !

 

 

                 Le 29/12/11.

                                    Pascal GERMANAUD

 

 

 

 

 

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