PARADIS DE COULEURS
thelma
Elle est née les pieds dans la boue de la favela, avec pour seule terre des marécages à perte de vue dans lesquels baignent les tôles rouillées..imbriquées par des mains calleuses et fatiguées dans ces terrils de misère. Chaque jour, elle rêve d’école..mais là, où elle vit, les leçons et devoirs s’expérimentent dans la rue.. Elle n’a pas le choix, elle est devenue une mule pour survivre…pour nourrir sa maman impotente,vieillie précocement. Son frère toxico traîne avec de drôles de gens qui se terrent les armes au poing et lui dictent leur loi pour qu’elle ramène de quoi vivre…
Chaque matin, elle se dégourdit les jambes dans ce quartier dévasté entre deux deals, où aucune autorité n’osera jamais s’aventurer… Aujourd’hui elle est gaie, heureuse; hier la dame de l’association lui a promis des crayons de couleur pour qu’elle puisse enfin dessiner tout ce qui met en émoi son esprit incarcéré. Mais ce matin, rien n’est pareil..Au petit jour, encore recroquevillée sur son matelas qui pue le moisi, elle entends les coups de feu…Ca tire dans tous les sens, l’armée est là.. sa curiosité l’emporte, elle se faufile au ras du sol et entrouvre la porte.. elle voit des hommes se canarder..elle a peur mais ses crayons de couleur l’attendent à un pâté de rues. Pour protéger son futur trésor, elle prend le sac qu’elle avait trouvé sur la décharge et se fait aussi petite qu’elle peut. Elle s’invente une histoire pour contrer l’insoutenable au milieu des cadavres et des projectiles, faite de feux d’artifices colorés et se mue en cascadeuse jusqu’à la terre promise. La dame est inquiète en l’accueillant. La petite fille réclame son dû. La dame lui dit qu’elle n’aurait pas du traverser le quartier en effervescence mais déverse un tas de crayons de couleur dans le sac de la gamine dont les yeux s’illuminent enfin de ce regard plein d’espoir qu’elle n’oubliera jamais. Elle veut retenir cette enfant le temps que tout se calme. Mais l’héroïne veut retourner auprès de sa mère lui montrer son joyau. Elle s’échappe comme si elle venait de commettre un larcin et repart en sens inverse. Elle court à perdre haleine… jusqu’au moment où un tir plus proche qu’un autre percute son sac à face de clown et sa tête explose en bouillon de couleurs.
Vous avez été bien inspirée par l’exercice. Mais vous auriez intérêt à oraliser davantage
· Il y a presque 14 ans ·votre narration avec du discours direct. Ne mettez pas trop de « ça ». Magnifique
intégration de la chute !
abeline
Merci!
· Il y a presque 14 ans ·yunahreb
fort et intense. j'aurais aimé le savourer sur plusieurs chapitres
· Il y a presque 14 ans ·agathe
Dur à dire. ... d'autant plus méritoire d'avoir réussi. ... et dur à lire aussi!
· Il y a presque 14 ans ·philosofou
Moi j'aime bien le verbe canarder. Ca fait penser aux canards et j'aime trop les canards.
· Il y a presque 14 ans ·al-fonce
merci pour ce récit dense et prenant qui économise les scènes mais pas les émotions (autant que de couleurs)...dommage que l'on ne puisse joindre une image qui sortirait de l'histoire avec le commentaire...
· Il y a presque 14 ans ·gun-giant
Oh que c'est dur Thelma !
· Il y a presque 14 ans ·theoreme
Horrible réalité, défi remporté pour moi...
· Il y a presque 14 ans ·Jeanne S.
L'image final... beuh, même si ce n'est qu'un sac de crayons, on fait vite l'amalgame. Magnifique.
· Il y a presque 14 ans ·Lézard Des Dunes
Dur,dur.
· Il y a presque 14 ans ·Marcel Alalof
Dur, mais très beau..un tableau plein de couleurs, qui se termine en noir et blanc
· Il y a presque 14 ans ·sabsab
Superbe !
· Il y a presque 14 ans ·ton dernier commentaire répond à la question que je voulais poser : se peut -il qu'elle survive ? Et d'après toi, c'est une possibilité. Alors moi je choisis qu'elle vive. Et qu'elle devienne une grande artiste avec ses crayons de couleurs. Vive l'espoir :)
lya
Rien ne dit que la petite fille meurt.. son sac à tête de clown contenant tous ses crayons de couleurs explose sous l'effet d'un tir... Dans mon histoire, j'espère qu'elle soit en vie et qu'elle ramasse tous ses crayons projetés sur le sol...
· Il y a presque 14 ans ·thelma
Une boîte de crayons de couleurs tant désirée et une boîte cranienne qui explose en bouillon de couleurs : terrible et terriblement bien vu. Bravo Thelma.
· Il y a presque 14 ans ·brigitte--2
La chute est très originale également... Et le texte emprunt d'une grande sensibilité que nous prenons plaisir à chaque fois de s'abreuver, songeant à des jours meilleurs, plus colorés sans qu'une balle perdue face disparaître tous les rêves d'enfants !!!
· Il y a presque 14 ans ·leo
C'est si beau, si réaliste...la fin m'a quelque peu terrassée.
· Il y a presque 14 ans ·Juliet
treès beau...dommage que comme dans la vraie vie...ça finisse "mal"...
· Il y a presque 14 ans ·cyranja
beau on plonge bien dans l'histoire <3
· Il y a presque 14 ans ·Manou Damaye
je le lis ;)
· Il y a presque 14 ans ·Manou Damaye