Sang orange C

Je dois être systématiquement stimulé pour fonctionner. Une masse de tissu chargée de globules. Sanguin suis-je, dit-on.

Ils ont pompés mon ADN pour fabriquer leur saloperie d'Energy Drink. Les cons.

Et; je suis une bombe prête à péter à la tronche de n'importe quel deux de tension.
Je transpire tout le temps, ne rate jamais un réveil autrement qu'en retard.

Je cumule les choses à faire, des choses importantes. J'investis mon pécule dans les meubles bon marché, tandis que je ne suis jamais chez moi sinon pour faire la lessive et m'allonger.

La musique s'écoute toujours plus fort, plus rapide; avec un maximum de bruit.  Pas de cavale sans.

Le temps de faire les choses n'est jamais pris, je fais tout vite, tout mal.
Finalement à tout faire, je ne fais rien. Rien d'autre que de mettre la pression à qui roulera devant moins vite que moi; rien que de courir sans bouteille d'eau.

J'use mon dos, seul organe qui négocie avec ma pile cérébrale pour proposer un cesser le feu avec la guerre que je livre sans merci à la pendule.
Je pardonne à la vie de n'être qu'un homme, alors mes nerfs se battent avec la fatigue et lorsque l'endorphine gagne le terrain, c'est mes vertèbres qui me trahissent.

Une vie à 200 battements minute ne laisse pas la chance aux copains d'organiser un jour mon enterrement de vie de garçon.

S'il te prend l'envie de m'écouter, tends bien l'oreille parce qu'y a plein de choses à dire. L'inspiration et l'articulation ne sont pas dans mon langage.  Je parle vite comme le reste; vite, vite et mal.

Je suis une speed machine sous stéroïde, le sang orange C.

Y a que l'imprévu pour me maintenir vivant. Peu de gens me suivent sinon qu'un temps, après ils montent d'autres projets.
J'ai remplacé l'anxiété par le stress, la pitié par le sexe.

C'est jamais droit, c'est jamais lent. C'est pas très confortable ni reposant mais je piétine grossièrement les soucis d'un quotidien inexistant.