odeus

Il arrive dans la vie de certains un événement qui au premier abord parait tout à fait anodin mais après lequel, en sous oeuvre et alors même que tout semble aller pour le mieux, l'esprit et sa sensibilité s'altèrent. L'on se voit peu à peu indifférent au sort des hommes, à son propre sort. L'esprit, vient alors se réfugier là haut, très haut, jusqu'à parfois s'en retrouver au dehors, au dessus, à observer un univers qui se meut en vain. Désabusé par un pragmatisme grandissant, l'on ne se laisse plus avoir aux charmes de l'inexpliqué, l'on ne croit plus à l’inexplicable.
Cette petite flamme timide qu'est l'esprit, celle-là même qui s'élève, à force d'observer d'en haut, de décortiquer actes, paroles, pensées, à force d'en comprendre les causes et les issues, cette petite flamme qui s'élève comprends et anticipe lit au travers des autres, décrypte leurs desseins et pleure à cause de ce qu'elle voit.
Mais pleurer ne dur qu'un temps. Et vient l'absence de réaction, le déni de l'événement, l'extériorisation de tout. Alors la petite flamme revient se loger dans le corps, elle s'installe derrière les yeux et commande en susurrant toujours :
"Agit comme bon te semble, avance et ne te retourne pas. Le regret est inutile, la peine est superflue. Ne t'accroche à rien, ne donne aucune prise à ce qui pourrait t'entraver. Marche, vis, et éteins toi sans laisser de trace. Laisse le monde plus pur qu'il ne l'était lors de ton passage."