Et puis

Patrick Gonzalez

Peinture Nicolas de Staël

Et puis,

Je serai là, planté, les deux pieds dans la glaise,

à respirer la pluie, à vos soupirs d'aise.

Je serai l'arbre mort, dressé vers le soleil,

sève solidifiée cheminant sous l'écorce,

sang livide, glacial, entre faiblesse et force.

J‘irai de loin en loin aux heures indélébiles,

voyageur muet de ce temps anonyme.

 

Ce soir j'ai pris la scie, le couteau, l'égoïne,

Je me suis décidé, j'ai coupé mes racines.

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