L'anniversaire.

Yvette Dujardin

Hélas ! Après douze ans, je revois la journée

Où le corps de mon fils en cendre est retourné.

L’heure sonne ; j’écoute…Ô regrets ! Ô supplices !

Quand cette heure eut sonné, je n’avais plus de fils ;

Et je crus mourir à mon tour de douleurs.

Je me disais : il dort ! Et je versais des pleurs ;

Quand la nuit, dans les airs jeta son crêpe noir,

J’attendis en vain, le baiser du soir ;

Je voyais l’ombre, si chère à mon cœur,

M’apparaitre toutes les nuits, sans peur.

Son image est toujours présente à ma tendresse,

Ô mon fils ! Je veux promener ma tristesse

Sur les bords que la Somme arrose,

J’irai chercher l’asile où ta cendre repose,

Là où tu as vécu et perdu cet amour

Qui t'a fait dépérir, partir pour toujours.

J’irai d’une modeste fleur,

Redire ce chant de douleur.

Yvette Dujardin /Le 21/12/2012

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