Mon père, ce poète

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Moi, mon père il était poète,
Il aimait le monde à sa façon.
De son point de vue super chouette,
Tout était beau, même les sales cons.

D'ailleurs, il me disait souvent,
En souriant d'un air narquois
On n'dit pas sales cons, mais bonnes gens.
Et moi, je lui demandais pourquoi,

Alors les yeux levés au plafond,
Il me répondait à voix basse,
Que les bonnes gens sont bien trop cons,
Et que l'ironie les dépasse.

Et je suis poète moi aussi,
Même s'il n'est plus là pour le voir.
Je déclame même mes poésies,
Face à la foule certains soirs.

Et quand je fini la soirée,
Face aux gens jurant leurs grands dieux
Que je devrais trouver un métier,
Qu'être poète ce n'est pas sérieux.

Je leur accorde un sourire fourbe,
Et un hochement de tête résolu,
Pour leur lancer quand je me courbe
« Et bonnes gens, je vous salue ! »

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