Monsieur vous offre un doigt d'auto-dérision

J'AI PENSE A VOUS MESDAMES, CE FAMEUX JOUR OU J'AI POUSSE LA PORTE DE CE QUE J'APPELLERAIS PUDIQUEMENT UN GYNECO POUR HOMMES, CELUI QUI VA VÉRIFIER SUR PIÈCE, EN MON MOI INTÉRIEUR, CE FAMEUX COL DE LA PROSTATE … EXPÉRIENCE MAJUS-CULE QUE J'AI ÉTÉ A 2 DOIGTS DE REFUSER !

Je sais que vous pouffez chaque fois qu'un homme en fleur vous raconte ses émois devant l'intrusion d'un urologue, vous Madame qui chaque année depuis vos vertes années, retroussez vos vertugadins et mettez votre pudeur de côté pour offrir en pâture à l'œil lubrifié du spéculum le spectacle, aux heures d'ovaireture, de la Sainte-Grotte de la Félicité …

En attendant de toucher le fond...

J'avoue que ma préparation psychologique a duré quelques journées pénibles avec des questions existentielles cohérentes et justifiées : « Le médecin sera-t-il seul à opérer ou bien entouré de 3 superbes assistantes goguenardes ? », « Si je me débats, va-t-il m'attacher à la table et monter le volume de la musique pour couvrir mes cris ? », « Si je n'arrive pas à me détendre va-t-il utiliser des anus-ceps (forceps masculins) », « Après l'examen, combien de jours devrais-je attendre avant de pouvoir m'asseoir ? ».

Oui je sais, vous riez, mais nous autres, les mâles, avons peu d'occasion de nous ouvrir à ces techniques barbares, alors que vous, femmes, vous pratiquez depuis de longues années l'art d'accueillir et de recevoir, certaines ayant vu passer pas mal d'invités, voire mêmes des convives ou autres gourmets, ce qui vous con-fère une certaine aisance au moment de chausser les étriers, même si l'exercice reste désagréable, j'y con-sens.

Je patiente en lisant un article sur les bourreurs de cou d'oie, tout en jetant un œil discret à 2 coreligionnaires, assis l'air détaché et les jambes croisées. Mais je vois bien que leurs mains gouttent !

Une peur sans fondement ?

A l'appel de mon nom, je sens mes fesses se serrer. Soulagés, les 2 sursitaires me désignent du regard… C'est ça le Couloir de la Mort? J'imagine qu'ils ne vont pas me mettre au trou si je refuse d'y aller ! Je me lève courageusement, laissant sur mon siège mon testament, une dernière belle photo de moi pour mes enfants et l'empreinte en sueur de mon postérieur  …

Le médecin est sympathique, il semble compétent. Étrange pour quelqu'un qui a vraiment dû rater ses études pour se retrouver dans cette spécialité de m… Encore un fan du Seigneur des Anneaux sans doutes !

Non j'plaisante, l'entretien est courtois, professionnel, je sens qu'il aime ce qu'il fait : il dépiste, il soigne et il sauve des vies, c'est beau, non ? Ça vaut bien quelques sacrifices et quelques plongées en eau trouble ! On badine encore un peu mais je sens qu'il va falloir y passer. Je me sens comme un gardien de but au moment du pénalty : tout faire pour qu'il ne rentre pas ! Hélas, c'est pour mon bien, il faut faire contre mauvaise conscience, bon cul, euh, bon cœur … Décidément !

Un texte qui, pour une fois, finit par l'introduction …

Il me montre la table. Ouf pas d'étriers. Sur le dos ? Tiens tiens, moi qui pensait me retrouver truffe contre sol.  Bon, dans cette position par contre je vais le vois venir. Je me remémore quelques prises de self-défonce au cas où il dépasserait les bornes des limites. Doig-t-on tout endurer ?

Mettre les poings sous les fesses ? C'est pour You Tube ? C'est une choré ? Je dois chanter quelque chose ?  Je suis rassuré, il n'a pas revêtu une combinaison en latex avec capuche vaselinée. Mais son visage devient grave, il chausse sa main d'un gant de vétérinaire. Le gant remonte jusqu'au coude ! Je n'avais pourtant aucune velléité de vêler !   

ACTION ! Je regarde le plafond et voit défiler ma vie… Il parle : « elle est petite et souple », vexé je croise son regard, « non, non, je parle de votre prostate … » Ouf ! Comme quoi, sur un kikiproquo … Puis il fait le tour de la question, je vous passe les détails (allez voir la vidéo), l'affaire est rondement conclue. Déjà ?

Quand il me ramène au secrétariat j'arbore le sourire du gamin à qui on a enlevé sa première dent de lait sans qu'il ait pleuré. Les doigts dans le nez !

Un texte qui devrait rester dans les annales ...