Poussière

Patrick Gonzalez

Peinture Serge Marshennikov

J'ai retrouvé la rue, l'immeuble et puis la chambre.

Respiré assourdi ce parfum de poussière,

grande pièce déserte accrochée aux fenêtres,

plus de lit, plus de drap, plus de lumière qui tremble.

 

Le passé n'est plus là, il ne peut plus attendre,

parti vers l'au-delà, bien trop loin de tes jambes,

de ce corps que j'aimais, des rivières de peau tendre,

enfuit comme un regret aux miroirs de cendres.

 

Le temps qui coule en nous, nous unis, nous sépare,

nous laisse amoureux fous, désemparés, hagards,

à la croisée des vies, sur le quai d'une gare,

quand l'oubli se repait de nos âmes inflammables.

Signaler ce texte