Vert glacé, à réchauffer
Nadja Anane
Je t'écris sur la peau. Au marqueur et ineffaçable. J'écris vert, je mange vert.
Et j'envois valser, et j'envois danser. Je t'écris, je te grave, [je] tes cris, je t'ai, cris.
J'efface, aussi. Les préjugés, les souvenirs, les peurs, les désirs. Je suis l'absence d'envies de Jack. D'en.vie. Rythme à trois temps, valse en mouvement. Rythme à quatre temps, rentrez dans le rang.
C'est marrant comme je m'en fous. C'est fou comme je mens. C'est démend comme je tape fort. Mon corps me tient tête. Insomnie envoutante. Dans la chaleur des nuits de pleine lune.
Kiwi-garou. Oué. A l'heure où l'on ose reveler sa face cachée. Kiwigrand parleur, kiwi baratineur, assoifé de bonheur, attiré par la chaleur.
D'abord, on apprend à lire. Le chemin des écoliers, tout ça. On apprends à contrôler les mots, on comprend que ces jolis signes nous mènent quelque part. Que de déliés en petits ponts, nos yeux suivent le balet, tracé et dansé par une (jolie) main habile. Et ça fait des mots, et ça fait des images. Et, des fois, ça fait des sentiments. De loin, c'est des lignes coupées, pointillées, qui s'entassent. Trop régulier, incompréhensible si on s'y penche pas de plus près.
Point à la ligne.
Vois-tu, voyez-vous, c'est beau de respirer. On prend pour soit et rien que pour soit un bout de l'air disponible sur cette planète, qui rentre en nous. Qui nous parcoure. Bouche, poumons. Ce qui est incroyable, c'est que ça nous fait vivre. Et on rejette, pour que d'autres aspirent. On partage. Malgré Sarkozy, malgré Le Pen, malgré Roman Duris, malgré les choux de bruxelle, on partage notre air de bon coeur. Des fois même, on le souffle au coin du cou, en murmurant des mots doux. Là où ça fait frissonner. Ou alors on le gueule. Sans raison, on avec. On fait tout vibrer, on veut créer du puissant, du violent, du tremblement de terre. Et puis on chuchote à nouveau. On peux pas me cerner, mais le problème c'est que personne n'essaye. On aime frissonner, mais parfois on veut le cacher.
Et puis un jour on partira en caravane. Mais chacun de son côté -chacun sa vie hein. Moi vers le Sud, pour le soleil et le simili-bonheur qui va avec. Toi vers l'Ouest pour la ruée vers l'Or. IL vers le Nord pour la culture. Elle vers l'Est pour faire genre.
Nous (= je + tu + il + elle, mais gardons quand même nos distances) vers le monde.
J'aime beaucoup moi aussi, les revirements et emberlificotements de mots entre eux !
· Il y a plus de 12 ans ·du beau, du bon...du fort.
lyselotte
tu as un style, belle marque de fabrique!!du bon!
· Il y a plus de 12 ans ·l'animelle
lanimelle
"C'est marrant comme je m'en fous. C'est fou comme je mens." J'aime beaucoup le style en pointillés, les idées, les points. Ca s'enchaîne, ça s'emmêle, et on s'accroche pour s'attacher. Le chemin des écoliers, deux fois en deux textes qu'il est cité, regrets ou idée ?
· Il y a plus de 12 ans ·Alice Neixen
Décidément, j'aime ! J'attends le prochain avec impatience !
· Il y a plus de 12 ans ·Ysabel G
Quand le ressenti se fait mot... Bravo !
· Il y a plus de 12 ans ·darklulu
Moi, je me noie dans ce texte et je recommence ! J'aime cette eau !
· Il y a plus de 12 ans ·theoreme
C'est super bon à déguster ... vert anis, vert menthe, vert citron ... mais vers émeraude !
· Il y a plus de 12 ans ·J'avais aimé la claque du précédent, et là c'est l'effet kiss-cool !
(merci pour la suggestion, Math.)
durandale
Bravo pour ce rythme qui ne mâche pas ses mots...ce qui est rare.
· Il y a plus de 12 ans ·enki
oui, rêver à l'endroit comme l'envers c'est toujours rêver...Les mots ont de ces subtilités parfois...Qui au lieu d'éloigner rapproche même s'ils s'égarent dans le sens, sur l'autre face, s'efface la ride des rives et l'on part à la dérive...Ailleurs...Dans l'essence
· Il y a plus de 12 ans ·lg0
Il me semble que ce texte évoque deux sujets, l'un personnel, l'autre général. Sur le premier, comme c'est privé, pourquoi pas, sur le second, pas d'accord, sauf à n'avoir pas compris le sens du texte. Il me semble au contraire qu'en gardant nos distances avec le monde, on n'arrive à rien. Je ne crois pas que nous sommes des Robinson sur une île déserte. Il y a des milliers de gens qui se battent tous les jours pour que ce ne soit pas le cas. Peut-être n'avez-vous pas rencontré ces gens là?
· Il y a plus de 12 ans ·divina-bonitas
j'aime beaucoup le texte le rythme les mots les idees bravo
· Il y a plus de 12 ans ·christinej
merci Mathieu très joli en effet
· Il y a plus de 12 ans ·franek
plus réservée, de très bons passages mais je trouve qu'il y manque une unité...
· Il y a plus de 12 ans ·J'aime le fond, j'aime vos je de mots .. serait ce le fil conducteur qui m'a gênée ?
reverrance
oui, à moi aussi! c'est du très bon! bravo!
· Il y a plus de 12 ans ·Karine Géhin
Merde... je suis jalouse de ce texte... surtout qu'au vu de mon pseudo, je n'aurai pas été hors-sujet...
· Il y a plus de 12 ans ·Coup de coeur pour moi aussi. Merci Mathieu de m'avoir suggéré cette lecture!
vert-de-grisaille