We can make the world stop.

Alinoë

http://www.youtube.com/watch?v=H-k_Eg7zXuc
Il pensait que la vie n'est qu'un jeu ;
Qu'à deux, c'était bien mieux ;
Que rien, jamais, ne pourrait l'arrêter ;
Que rien, jamais, ne pourrait le briser ;
Tout juste le courber...

Il répétait qu'elle était bien trop belle,
Elle, son trésor, sa prunelle ;
Qu'il n'en aimerait aucune comme ça,
Jusqu'à sa mort et même au-delà ;
Qu'il n'avait pas le choix...

Et après leurs ébats,
Étendu sous les draps,
Il fredonnait tout bas :
« Stand still, pause clocks,
We can make the world stop. »

Il pensait qu'il avait tout son temps.
Bien trop naïf, juste vingt ans.
Il voulait être libre,
Il voulait juste vivre,
Vivre à son allure...

« We can make the world stop. »

Il répétait qu'il verrait bien
Quelle surprise viendrait demain ;
Que l'important était maintenant,
L'instant présent,
Le bon moment.
Et pourtant...

Chaque soir naissait la même angoisse,
Au fond des tripes, vile et tenace,
De perdre celle qu'il avait tant aimée,
Sa douce, sa belle, sa dulcinée,
Sa princesse, sa poupée...

« We can make the world stop. »

Peu importait toutes ses promesses
Ses belles paroles, ses caresses...

Et si un jour elle se lassait ?
Et si un jour elle le lâchait ?

Il ne pouvait s'imaginer
Sa vie ailleurs qu'à ses côtés...
La serrant dans ses bras,
Il fredonnait encore tout bas :
« Stand still, pause clocks,
We can make the world stop. »

Comme pour le rassurer,
Elle murmurait alors tout bas :
«Tout va bien, ne t'inquiète pas.
Un jour, le monde, on l'arrêtera. »

© Alinoë, 09/09/2013, Bruxelles
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