Gris pluie
thib
Il pleut. Il pleut depuis tellement de litres qu'on ne connaît plus le nombre d‘heures. Louis secoue un peu ses bottes. Il a sous les semelles des kilomètres de boue, et, comme chacun sait, la boue c'est de la terre qui boit. Au bout d'un temps, on ne sait pas si on ne va pas se faire boire aussi, à force de marcher. On devient un peu pluie, un peu terre, on se mélange. Les frontières après tout c'est que des conventions, la boue le prouve bien. Où commence la terre et où s'arrête l'eau, dis?
Quand il a quitté l'auberge, Louis, on ne savait plus non plus quel moment de la journée on était. C'est tout gris depuis, le monde entier est gris, saturé, comme une éponge. Merde les éponges, disait Ludo. Son fils est mort, quelque part avant la pluie. C'est la fièvre. Peut être bien que dans les vraies villes la fièvre ne tue plus personne. Peut être bien. On a vu des passe-temps plus idiots que d'avoir de la fièvre. Mais dans les Terres Gastes, bien plus loin que le dernier tronçon de route –merde les routes, disait Ludo-, là où ce sont les arbres et les rochers, avec tous leurs caprices, qui font les chemins, la fièvre est comme le loup. Elle rôde et frappe encore. Louis marche. Ludo est mort.
Quand on ne taille pas les arbres ils s'en donnent à cœur joie. Et tous les mois ils ajoutent une musicienne à leur grand concert de branche, alors le chemin qui passait dessous se ferme et il faut contourner. Sans quoi, eh, on se prendrait du bois dans la gueule. Autour de lui, c'est calme. De temps en temps, il secoue un peu un bras, pour faire couler l'eau qu'est venue jusque sous les vêtements, ou bien une jambe, pour être un peu moins terre ; ou encore il ôte son chapeau, se passe la main dans les cheveux. On dit trempé comme une soupe, mais parfois c'est pire. Quand il marche, il sent aussi l'eau qui s'est accumulée dans ses bottes, et ça fait floc. C'est la seule vraie compagnie ici, floc. Il n'en a rien à foutre de l'eau, lui, et rien à foutre non plus de rien, ni d'être seul finalement. Mais il vaut mieux de la compagnie que de l'habitude, disent les paysans. Alors il floc.
Ludo disait merde, la pluie, avec une mine sombre. Il avait dit ça jusqu'à pas longtemps avant de plus rien dire du tout. Mais quand il racontait ces mots, les autres fois, sa mère lui passait doucement une main sur le visage d'une façon qui aurait coupé le sifflet à n'importe qui. Quand il repense à Amélie, Louis serre un peu les dents. Y a cette douleur là, diffuse, qui lui vient du sang et on ne trouve pas souvent mieux contre ça que de crisper un peu les mâchoires. Ça dit ce que ça dit. Qu'y a plus trop de place pour une autre plaie alors oui, attention, on peut mordre si tu t'approches trop. Tu. Toi, ils, le reste. Il ralentit, ses pas deviennent moins réguliers, un peu traînants. Y a pas une larme, sur son visage, encore qu'avec toute cette flotte on puisse pas affirmer grand-chose. Mais il a mis le chagrin a deux endroits quand même, dans ses mâchoires tendues, et puis aussi dans ses jambes. Un peu plus dans la gauche, d'ailleurs. Il avance en boitant.
Et ce paysage, là, cette connerie, toujours la même, et des litres à vous laver pour toute la vie qui continuent de tout rincer. Amélie s'est fait une place dans la botte gauche de Louis. Elle s'est bien tassée au fond, pour prendre moins de place, seulement ça fait quand même un gravier et maintenant Louis boîte. Chaque pas, il écrase sous le talon de vieux souvenirs. On peut pas vivre éternellement avec juste des graines de mémoire. Au bout d'un temps ça s'utilise, sinon ça empoisonne. Y en a qui les plantent, d'autres qui les jettent, certains essaient de les bouffer. Mais ça, c'est quand il reste plus rien d'autre et là, on peut pas dire, y a quand même de l'eau. Paraît qu'on peut tenir plusieurs jours juste avec quelques gorgées d'eau et sans rien avaler d'autre. Alors. Elle aurait compris.
C'est vrai, elle a jamais trop dit, mais elle aurait compris. Sa voix, elle… sa voix, c'était Ludo. Même quand elle a été vidée d'tout son sang et refroidie, il avait toujours eu un reste de sa voix avec Ludo. Au début, il faut reconnaître, il avait dû se faire un peu violence quand même parce que le petit c'était plutôt de lui qu'il se ressemblait, au fond, avec son grand corps d'attelage. A se demander comment la fièvre avait fait pour le prendre, d'ailleurs. Il avait du laisser trop de place vide dans ce grand corps et se retirer dans un petit coin où il y avait seulement la voix d'Amélie. Et quand la fièvre trouve des forces en friche, elle les prend pour elle et alors ça devient difficile de la combattre. Merde, le passé.
Puis la pluie s'arrête. C'est même dérangeant, au début, qu'elle s'arrête comme ça, si vite. Et puis ça fait lever les yeux. Il n'a jamais quitté son pays, Louis, il n'a jamais quitté sa terre. Rien ne l'a préparé. On ne peut pas se préparer. Quand l'incendie est arrivé, il a bien essayé de sauver les vaches, de jeter de l'eau, parce qu'évidemment, à ce moment-là fallait pas compter sur cette sacrée pisse de nuage ; enfin il a couru trouver de l'aide chez François Garillet qui habite à vingt lieues. Le temps qu'ils reviennent, y avait plus rien que le craquement furieux des murs. Quand le feu s'énerve vraiment, on peut plus rien faire. Même pas s'approcher. Alors il a regardé avec François. Ils ont allumé leurs pipes pendant que tout ça hurlait et se tordait dans la grande haleine de suie. Et ça a mis des heures. Des heures avec rien d'autre que du feu en colère et l'impuissance des hommes. Au matin, on ne reconnaissait plus ni la ferme ni Louis. François avait dit qu'il allait chercher les chevaux. Pour voir si on pouvait tirer les débris et grignoter ce que les flammes elles avaient pas guigné.
La fumée écrivait des livres paresseusement en se levant des décombres. Il faisait un soleil d'août, bien gras. Le gros du bétail avait brûlé en répandant des viscères qui avaient éclaté doucement avec une odeur épouvantable. Les autres bêtes, affolées, s'étaient dispersées sans qu'on puisse les retrouver. Alors Louis a regardé lentement, sans vraiment d'émotion, tout autour. Comme s'il faisait un inventaire. Depuis que Ludo bouffe les racines derrière le mur ouest, il en a plus beaucoup, des émotions. Quand il a recouvert le corps, c'est peut être avec ça, pas vraiment d'la terre. Ou un mélange des deux, va savoir. Alors il tourne les talons et part. Il passe par ses champs de narcisse. Il passe par ses vergers sans fruits, par les bois de trembles et de charmes, puis sous les chênes. Il marche. Pas pressé. De temps en temps, il s'arrête et écoute. C'est tout. Il marche et il faut croire qu'à la fin ça mène quelque part puisqu'il a fait des auberges, et puis des vallées, des crêtes, des bois et des prairies, d'autres auberges, puisqu'il a marché sur la pierre aussi bien que l'herbe et l'humus noir. Il faut croire. Et puis la pluie, un jour aussi. La pluie et cette mare dans les bottines qui floc. La boue, la terre, Louis, finalement, un temps, ça a été la même chose et ça ne disait rien.
Et aujourd'hui il boîte. C'est long, aujourd'hui. Merde, les conventions. La pluie s'arrête. Et entre deux collines, alors, entre deux collines avec le vent on voit parfois très loin. C'est la première fois. Rien ne prépare. Les collines il connaît, c'est une famille de chez lui. Et la mer, il a entendu le mot. C'est un petit mot, d'ailleurs. En général, les petites clés ouvrent de petites serrures, et les petites portes donnent sur de petites maisons. La mer. Et d'autres fois, on fait tenir un monde entier dans une tête d'épingle. C'est d'abord un bout brillant entre ces deux collines. Sa patte ne traîne plus. Petit à petit il se met à voir. Il faut d'abord bien regarder. Ensuite, on se met d'accord avec ce qu'on regarde et on voit. C'est à ce moment là qu'il arrête de marcher.
Il s'arrête et il écoute. D'abord il y a une rumeur, quelque chose d'indifférent, un grand rythme on dirait une forêt qui danse. Et ça dure, un temps. Puis vient un silence. Un silence qui fait comme du jour sur une étoile. Qui éblouit. Qui pèse. Sans frontière. Et tout au fond encore, mais tout au fond. Au point de ne plus savoir si c'est vraiment dehors, si c'est devant, si c'est dessus, autour, dedans, ni même quelque part ou partout. Dans un lointain. C'est comme plonger. C'est la rumeur de la ferme, le silence des pas, et puis un cri, la mer. Un hurlement comme il n'en existe pas, et comme, une fois qu'on quitte la mer des yeux, il n'en existe plus. Mais qui ne s'arrête jamais de crier : « bande de couillons, la vie est un truc immense, un truc tellement immense qu'elle sera toujours plus forte, qu'elle vous reprendra toujours, vous y pouvez rien, vous pigez ? Il n'y a rien qui soit plus grand. Rien. IMMENSE.» Un moment, sans bruit, il reste immobile, et puis il reprend sa marche. Il n'a plus besoin de s'arrêter pour écouter. Le cri ne s'interrompt pas. Il ne secoue plus ses bottes. Ni ses mains. Quand il arrive au bord, en plein dans le fracas des vagues, il enlève la gauche et, doucement, la renverse. Il sort sa pipe. Quand on ne croit plus on sait. Il se rechausse. C'est plein de sable. Merde, le gris. When you've got sand in your shoes, you never get it off, disent-ils. Merde.
Mais quelle jolie personnification des éléments..! Vous avez eu là la manière de révéler la poésie dans les plus simples actions du quotidien. Pour le tout premier récit que je lis sur ce site, c'est délicieux. Merci !
· Il y a presque 2 ans ·L'hirondelle
Bonjour, comment avez-vous fait pour ajouter une image ? Je n'arrive plus à mettre d'image ni à mettre une mise en forme sur mes textes...
· Il y a environ 2 ans ·jenna
Un style qui ne laisse pas indifférent. une touchante simplicité. Des mots vrais, des mots forts. Des mots qui nous emportent. des mots qui font du bien, même sous la pluie.
· Il y a presque 4 ans ·Célia Johnson
Les mots ne sont jamais moins des mots que lorsqu'ils nous touchent. Merci du passage.
· Il y a presque 4 ans ·thib
Un texte magnifique écrit simplement...Bravo !
· Il y a presque 5 ans ·Al Prubray
Merci beaucoup, toujours simplement.
· Il y a presque 5 ans ·thib
ravie qu'une de mes peintures illustre ce texte si brillant
· Il y a plus de 5 ans ·Arthurine Vincent
Le texte est bien moins brillant que la peinture... pour laquelle d'ailleurs je présente mes plus sincères et admiratifs remerciements. Elle est réellement superbe.
· Il y a presque 5 ans ·thib
Un très beau texte, très émouvant. Quand un destin désastreux débouche sur la mer......
· Il y a presque 6 ans ·arzel
C'était bien le but, d'émouvoir, au sens de "mettre en mouvement"... jusqu'à la mer ? Faut-il s'arrêter là ? Merci du passage
· Il y a presque 5 ans ·thib
l'art de l'hypallage !
· Il y a environ 6 ans ·Louise
Oui, mais pas jusqu'à l'art... n'exagérons pas. L'hypallage c'est un peu comme la loi de Murphy. Merci
· Il y a presque 5 ans ·thib
Du nature writing comme j'aime. Un style qu'on n'oublie pas !
· Il y a environ 6 ans ·vis9vies
Oh la nature n'a absolument pas besoin de quelqu'un pour écrire. Mais j'aime que tu aimes. Merci
· Il y a presque 5 ans ·thib
C'est magnifique, une balade poétique sur la banalité des chemins que l'on emprunte... J'ai lu plusieurs de tes textes et je te trouve talentueux.
· Il y a plus de 6 ans ·alexandra-basset-9
Il y a peu de choses aussi poétiques que le quotidien auquel on ne fait plus attention. Merci
· Il y a presque 5 ans ·thib
magnifique voyage, tout de gris et de pluie, sur le chemin de boue qui mène au bout du monde, ou qui emmène hors du monde... Une page se tourne sur une vie de pluie. Le ciel pleure pour lui. Le ciel pleure sur lui. Merci !
· Il y a plus de 6 ans ·-nicole-
Oui la vie pleut, mais la pluie vit, comme on dit. Merci.
· Il y a presque 5 ans ·thib
Je suis scotchée par une telle écriture. C'est absolument magnifique ! Larmes aux yeux, je vous assure. Lu d'eau .....Bravo à vous
· Il y a plus de 6 ans ·muri-elle
Merci beaucoup. Mais attention, l'eau décolle le scotch.
· Il y a presque 5 ans ·thib
Tant de pluie pour un homme, ça use de se traîner pour avancer. "Merde, la pluie". Et merde que ce texte est si joliment écrit. C'est la deuxième fois que je le lis, la première c'était y'a un moment maintenant. Je me souviens plus trop. Peut-être qu'il ne peut pas enlever le sable de ses bottes mais il devra bien enlever ses bottes à un moment, ça lui fera au moins un répit. Parce que "merde, le sable". J'ai mis ton texte en coup de cœur, parce que je me suis foutrement pris un coup au cœur en le lisant. Pas moyen d'oublier une écriture pareille. D'ailleurs chapeau, parce qu'un talent comme ça c'est rare. Et on ne dit pas merde au talent, pas même Ludo. Je ne sais plus si j'avais déjà écris un commentaire ou pas, la dernière fois que je l'ai lu, mais bon "vaut mieux trop que pas assez" comme on dit. Ou bien on dit merde à ça aussi ? Bon aller, bonne soirée et j'espère avoir l'occasion de lire une autre de tes nouvelles.
· Il y a environ 7 ans ·starlight
Bon, c'est une réponse tardive... mais merde, les retards. C'est bien pour ça qu'il faut du répit. Pour éviter d'en venir à dire merde de tout. Merci du passage, et de la trace de ce passage
· Il y a presque 5 ans ·thib
J'aime beaucoup ce style d'écriture. Bravo pour ce joli texte !
· Il y a environ 7 ans ·lesyeuxdupapillon
Et ça me touche. Merci beaucoup
· Il y a presque 5 ans ·thib
Je suis sous le charme !!! Quel écriture atypique, quel style !! Et de la poésie comme j'aime en lire... Merci Thib
· Il y a plus de 7 ans ·belokiu
Ravi de t'avoir charmé, et merci du passage.
· Il y a presque 5 ans ·thib
C’est sympa de lire une personne qui a quelque chose à dire. Maintenant comme chantait Brassens, ça donne envie de partir « vers un pays imbécile où jamais il ne pleut. »
· Il y a plus de 7 ans ·Hervé Lénervé
En ce moment, il y en aurait bien quelques uns des pays sans pluie, mais serait-ce vraiment mieux ? La question est posée. Merci du passage
· Il y a presque 5 ans ·thib
magnifique texte, direct et vrai, j'ai de l'eau plein les souliers!
· Il y a plus de 7 ans ·monamacdee
Attention aux rhumes, avec de l'eau dans ses chaussures ! Merci du passage
· Il y a presque 5 ans ·thib
Une ballade qui vient cogner au fond des tripes, tendrement. Merci.
· Il y a plus de 7 ans ·weltschmerz
C'est moi qui remercie que tes ballades se cognent aux miennes.
· Il y a presque 5 ans ·thib
Texte cru et frappant. Un grand merci !
· Il y a plus de 7 ans ·Rem Bow
C'est un texte du cru, c'est pour ça. Merci à toi !
· Il y a presque 5 ans ·thib
Très beau texte. Très bien écrit. C'est si rare. Merci.
· Il y a presque 8 ans ·perce-neige
Pour trouver de beaux textes, il suffit de lire, ils ne sont pas si rares. Il y en a un bel échantillon ici. Merci
· Il y a presque 5 ans ·thib
Style très intéressent, beaucoup d'indication incroyable ! bravo
· Il y a environ 8 ans ·midona04
Oh le style, c'est un peu surfait... mieux vaut du coeur ! Merci
· Il y a presque 5 ans ·thib
Des moments de grâce, par ci par là. Bravo, merci. :)
· Il y a environ 8 ans ·Giorgio Buitoni
De quoi tenir un peu l'équilibre... merci !
· Il y a presque 5 ans ·thib
Merde, c'est innommable, ça fait tomber l'âme, ça décroche les étoiles ton truc.
· Il y a plus de 8 ans ·Hawk
!!!
· Il y a plus de 8 ans ·A ce point là je ne suis pas certain. Sûr que ça fait du bien d'l'écrire, en tout cas ! Mais un putain de merci, en tout cas. Vraiment.
thib
Quelle claque.
· Il y a plus de 8 ans ·slive
Merci...
· Il y a plus de 8 ans ·thib
beaucoup de poésie, un vrai style, beaucoup de forcedans ton écriture et au niveau symbolique, tout simplement grandiose, l'eau, le feu, mais surtout l'eau, toutes ces émotions portées par l'eau, jusqu'à la renaissance de la vie par l'image de la mer...bravo!
· Il y a plus de 8 ans ·noon1111
Je ne m'en rendais pas bien compte, en écrivant de cette symbolique. Merci d'avoir relevé. On fait parfois des choses étonnantes sans en avoir conscience.
· Il y a plus de 8 ans ·thib
Très beau texte, intense et bien écrit !
· Il y a plus de 8 ans ·Niaouli
Merci.
· Il y a plus de 8 ans ·thib
Je découvre par hasard ce texte tout à fait remarquable tant par son sujet que par une qualité d'écriture qui me laisse admirative !
· Il y a plus de 8 ans ·Ana Lisa Sorano
Le hasard fait parfois bien les choses. Merci beaucoup de t'être arrêtée ici.
· Il y a plus de 8 ans ·thib
j'aime !!
· Il y a plus de 8 ans ·Patrick Gonzalez
Merci !
· Il y a plus de 8 ans ·thib
Tiens je laisse ça là, je sais pas si tu connais Jean-Michel Maulpoix, je suis en train de lire Une histoire de bleu, avant je l'avais découvert par Chutes de pluie fine, si tu connais pas, j'ai dans l'idée que ça pourrait peut-être te plaire.
· Il y a presque 9 ans ·hel
Chutes de plue fine non, je ne connais pas, et Une histoire de Bleu fait partie des bouquins que je me propose de lire prochainement depuis un an. Ben oui, y en a toujours de nouveaux sur la liste. Ceci dit merci pour le tuyau m'zelle.
· Il y a plus de 8 ans ·thib
Très beau texte !... mais c'est peu dire.... plutôt... je suis émue par cette lecture!... vraiment.... vraiment....
· Il y a presque 9 ans ·Maud Garnier
Alors merci, beaucoup, beaucoup.
· Il y a plus de 8 ans ·thib
Et pourtant, toute cette eau, elle aurait le pouvoir de nettoyer le sang qui coule des veines. Elle pourrait tout nettoyer. Effacer les vagues à l’âme. Rincer pour ne pas te faire sombrer. Effacer les cicatrices et éteindre le feu de la douleur. Et pourtant elle t’enlise. Elle t’absorbe. Plus tu te débats, plus tu t’enfonces. Plus tu t’enfonces, moins tu respires. Moins tu respires, plus tu ressens. Alors il faut être fort quand l’orage s’abat sur toi. Se courber. Plier. Hurler. Pleurer s’il te reste encore de l’eau à verser sur cette terre qui t’a tout appris et qui t’a tout pris. Tout ça pour survivre. Ou même mieux vivre. Ton texte est un tsunami Thib.
· Il y a presque 9 ans ·erge
Quand tout s'abat sur toi, il faut tout prendre. Et faire avec. Quand y a trop, faut distribuer, autour, au cailloux, aux routes, aux nuages, à la terre, aux rêves, à la mémoire, aux autres s'ils veulent bien, mais c'est plus compliqué. Faut tout prendre, se laisser traverser. Résister, survivre, tue à petit feu. Vivre tue, mais surtout, avant, vivre c'est être conscient.
· Il y a presque 9 ans ·C'est ton passage, qui fait tsunami, un peu. Merci, merci.
thib