La femme-enfant

Dans ses yeux
Tu chavires
Le ciel en est si bleu
Et sa lèvre boudeuse
Brodée de rose tendre
Offrande si tentante
Te trouble infiniment

Ton regard glisse alors
En une fuite éperdue
Sur son épaule claire
Qui se dévoile un peu
Et la nacre se mêle
Au doux satin brillant

Un souffle de parfum
Sur son corps se ranime
Quand tu t'approches enfin
Pour le prendre en tes mains

Ton regard s'oublie, se noie
Dans le creux
Là, juste entre les seins
Deux rondeurs enfantines
Si graciles
Qu'on croirait innocentes
Les vois-tu ?
Elles frémissent
Et t'attirent tout à elles

Elle est si menue
Et, si fine en sa taille
Mais ses yeux d'azur
Te pénètrent
T'assassinent
Te font soudain
Plier genou
Elle te veut bien soumis
A ses jambes fuselées
Deux fuseaux de chair tendre
Qui t'enserrent à présent

Tu te rends à l'instant
Définitivement
Et de ta main fébrile
Remonte le courant
De la maille résille
Jusqu'au carré de chair
Laissé libre
Juste avant ...
Du trésor deviné
Sous la dentelle blanche

Un souffle de parfum
Sur son corps t'enveloppe
Tu ne peux que céder
A cette douce emprise

Toi, l'homme fort
Si sûr de toi
Te voilà devenu jouet !
Te voilà devenu muet !
Pour cette femme-enfant
Tu te perds
Corps et âme
En de biens doux tourments

Elle a mis ses menottes
Et sa peau d'abricot
Entre tes mains de fer
Qui se font de velours
Tant elles sont étonnées
Du miracle donné !

Ah ! La belle coquine
Messaline insatiable
Femme-enfant
Tu ne t'es pas méfié
Mais, elle a pris ton coeur
Bien avant tout le reste
Ta vie, tes pensées !
Juste dans tes rêves
Elle s'est insinuée

Un souffle de parfum
Et ce satin qui glisse
Pour dévoiler enfin
Devant tes yeux
Qui se pensaient blasés

La beauté faite femme !