La veillée

meo

je veille sur le miel amer de nos lunes,

leurs cortèges de brume et de soleils déchus.

Je veille sous le drapé indigo de la nuit

ma solitude d'hier, l'avènement de la tienne.

Je veille à la mémoire de tout ce qui nous délie

et parce que mon coeur bat le Bronx des tambours.

Je veille pour ne pas faire ce rêve où je tombe

et tombe de l'aplomb d'un Sud chaviré.

Je veille mon cahier Clairefontaine éventré

d'où s'écoulent des cascades de mots solfiés.

Je veille d'armes funèbres,

je veille mon chien.

Il m'incombe un demain à ne savoir qu'en taire.

Signaler ce texte