Le chevalier de Saint-Eynard
wen
Je m’appelle Charles-Louis de Froidevaux, chevalier de Saint-Eynard. Je suis né le 26 novembre 1724 dans la belle ville de Grenoble.
Rien ne me destinait à devenir capitaine de la flotte française de son altesse le bien-aimé Louis XV de Bourbon, Roi de France et de Navarre. Pourtant, dans quelques jours, je conduirai une attaque valeureuse à la tête des navires confiés à mon commandement au départ de Brest. La perspective de cette bataille m’a résolu à l’écriture de ces lignes car, bien qu’inévitablement vaillante, il ne fait peu de doutes que l’issue sera fatale pour bon nombre de mes soldats.
La morale militaire, les règles du commandement des navires de guerre de notre bon Roi ne me donnent pas le droit d’exprimer mes doutes et mes réserves sur les préparatifs de cette offensive. Aussi, je me dois de conduire les hommes dont j’ai la responsabilité, le cœur valeureux et le bras ferme. Pour autant, et ma plume tremble à la simple idée d’écrire ces quelques mots, il apparaît évident que nous allons au devant d’une mort certaine.
Toutefois, je ne prendrai pas la fuite. Puisque c’est elle qui m’a mené ici, la Providence fait son œuvre et c’est un juste retour des choses. Si le papier n’est pas le témoin de mes errements passés, ceux-ci se perdront dans l’éternité comme mon amour s’est perdu par le passé.
De bonne éducation et destiné à reprendre les affaires florissantes de gantier de Monsieur mon père, je n’ai souffert de rien lors de ma tendre enfance. Entouré par la prévenance de parents dévoués, j’ai grandi dans les meilleures conditions grâce à l’obligeance, la bonté et la grâce de ma nourrice adorée, pour être ensuite confié aux bons soins et à la bienveillance de mon précepteur, le chanoine Fulbert.
Le chanoine avait une nièce, Héloïse. Il la fit venir dans la grande demeure de père et mère afin qu’elle bénéficiât d’une éducation la plus vertueuse et la plus complète possible, son oncle étant considéré comme un des érudits de toute la province du Dauphiné. Elle vécut en notre compagnie, étant considérée par ma mère comme la fille qu’elle n’avait pas eu la chance d’enfanter.
Nous vivions elle et moi des jours heureux et recevions tous les deux l’enseignement du chanoine pétri de hautes valeurs morales et de connaissances éclectiques. Malheureusement, il fallu qu’un grand malheur surgit. La coquille de ce cocon enchanteur se brisa net et l’odeur putride des valeurs de notre société archaïque put entrer aux creux de notre foyer.
Avant que de tomber entre les mains de feu mon père et de la justice des hommes, il me fallait jouer d’ingéniosité pour tromper la vigilance de mes geôliers.
Je fus enfermé dans un des cachots subsistant de l’époque métayère et mis sous bonne garde. Mes gardiens avaient cependant oublié la vétusté de la bâtisse et n’avaient certainement pas joué autant que moi dans les caves de la propriété. Ils ne savaient pas que nombre de chemins secrets ne l’étaient plus, ayant été découverts les uns après les autres dans des épopées enfantines que je menai régulièrement, sabre imaginaire au clair et clairon silencieux, lors de rares moments d’insouciance de mes jeunes années.
Le palefrenier et le valet de chambre de mes parents, en s’improvisant geôliers ne firent pas honneur aux responsabilités dont le chanoine s’était défaussées sur eux.
Me croyant sous bonne garde par les murs suintant des bas-fonds de l’édifice, ils firent l’erreur de me laisser seul pendant quelques heures. Il me suffit de desceller quelques pierres pour ouvrir un passage étroit mais suffisant pour laisser passer un enfant de seize ans intrépide.
A la lueur de la lune pleine de cette nuit de juin, je m’enfuis dans les bois proches et profitai d’une avance de quelques heures qui me permit de trouver mon salut.
J’arrivai rapidement sur les contreforts du massif de la Chartreuse, dominée par le mont Saint-Eynard. De l’autre côté, je devinais l’Isère déroulant son ruban sinueux jusqu’à la ville de Valence où je savais pouvoir trouver un salut. Je luttai pour ne pas succomber à la tentation de suivre la vallée et le cours d’eau tourmenté. C’était de toute évidence la première idée qui viendrait à mes poursuivants qui devaient déjà être en train d’harnacher leurs montures.
Bien m’en prit en effet – je le sus plus tard – car ils m’auraient rattrapé avant que j’atteigne le Pont Rouge, qui reliait encore les deux rives de Grenoble avant sa destruction par le déluge de la Saint-Thomas en décembre de l’année 1740.
Je décidai alors de passer par la crête du mont Saint-Eynard pour rejoindre ensuite Saint Pierre de Chartreuse et, si la Providence voulait bien m’accompagner, trouver mon salut et du repos à Chambéry.
Je profitai d’un endroit où la forêt rejoignait le haut de la falaise dans un maigre couloir. Il fut hasardeux – et même totalement inconscient je m’en rends compte à présent –, de suivre nuitamment la partie du sentier qui se trouve sous le passage de la falaise. De plus, l’humidité nocturne le rendait difficilement praticable et manqua, à plusieurs reprises, de provoquer une chute qui m’aurait été fatale. Pourtant, je devais continuer d’avancer. Sachant pertinemment que mes poursuivants n’auraient jamais ni l’idée ni le courage d’emprunter le même chemin que moi, je me devais de prendre le large.
Les chiens auraient pu me pister et ces lignes n’auraient jamais pu être contées.
Je ne m’arrêtai qu’après avoir dépassé Saint Pierre de Chartreuse au petit matin pour me reposer quelques heures et j’atteignis Chambéry à la tombée de la nuit du jour suivant.
Je trouvai une grange suffisamment éloignée des habitations pour y dormir vraiment, me débarbouiller dans l’auge avec de l’eau croupie et reposer mes pieds endoloris. Le froid de l’inaction commença à me saisir et je l’avoue, je sentis mes larmes couler. Ce fut la dernière fois de ma vie. J’étais devenu un fuyard, et une longue route solitaire s’ouvrait devant moi.
Je pris la résolution cette nuit-là de vivre et mourir debout.
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Synopsis
Suite à sa fuite vers Chambéry, le héros Charles-Louis de Froidevaux qui n’est pas encore chevalier décide de se rendre à Turin à travers les Alpes afin d’échapper durablement à sa famille et à la justice.
En chemin, il rencontre des commerçants errants. Ceux-ci, mi-commerçants, mi-bandits, lui apprennent le maniement des armes sans lui demander d’explications, comprenant qu’ils ont affaire à un fuyard. Ce n’est qu’en arrivant dans la cité turinoise qu’il éprouve le besoin de se confier et qu’il explique alors la raison de sa fuite à un inconnu rencontré dans une taverne.
Il raconte alors les causes de sa fuite. Le chanoine qui s’occupait de son éducation a découvert l’histoire d’amour consommée qu’il entretenait avec Héloïse et leur projet de mariage. Ne pouvant se résoudre au déshonneur de sa nièce, et cette situation compromettant définitivement ses plans pour lui et la belle et érudite Héloïse, le chanoine aurait livré Charles-Louis à un tribunal partial qui l’aurait fait pendre sans le moindre doute après un procès expéditif.
Charles-Louis s’aperçoit le lendemain que cet inconnu a parfaitement compris les raisons de sa fuite et il le tuera avant d’être dénoncé. Obligé de fuir Turin, il s’échappera vers le sud et échouera dans une cité fortifiée construite sur les hauteurs de San Remo, proche de la frontière franco-italienne, à la grâce de sa rencontre avec un mystérieux homme bienveillant.
Là, il fait son apprentissage de l’art de la guerre, découvre l’alchimie et s’initie à la médecine. Malgré les imperfections de son apprentissage, il décide de partir pour découvrir le monde. S’engageant sur plusieurs bateaux, il apprendra la navigation en parcourant la méditerranée et les pays qui en composent le pourtour.
A force de commerce et grâce à ses connaissances médicales, son périple lui permet de se constituer une fortune et une réputation. Fort de son nouveau statut, il choisit alors de rentrer en France où il s’enrôle dans l’armée française. Lors de l’année 1756, alors que commence la Guerre de Sept ans, il prend le commandement d’un navire de guerre pour livrer la bataille sur laquelle s’ouvre le récit en 1759.
Défait et ayant tout perdu, il est fait prisonnier par l’armée britannique et exilé en Amérique du Nord où il s’oppose quelques temps après son installation à un jeune homme arrogant qui le blesse mortellement.
Durant son agonie de plusieurs jours, et pris de remords, son agresseur trouve son journal qu’il lit. Il comprend alors que ce Charles-Louis de Froidevaux n’est autre que son père.
Héloïse, sa mère qui fut elle-même répudiée par sa famille dès sa grossesse déclarée et envoyée en exil en Amérique du Nord, est menée à son chevet quelques heures avant la mort du chevalier par son propre fils.
Héloïse et Charles ont juste le temps de réaliser qu’ils ne se sont jamais oubliés l’un et l’autre.
Ne pouvant se résoudre à perdre une deuxième fois son seul amour et n’arrivant pas à pardonner à son fils, Héloïse décide alors de mettre fin à ses jours, rejoignant ainsi et enfin son chevalier.
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A chacune de mes lectures, c'est le coup de coeur.....quelle histoire..j'adore quand tu écris dans ce style...vraiment
· Il y a presque 11 ans ·Isabelle Leseigneur
Je n'ai pas totalement abandonné l'idée de l'écrire du début à la fin cette histoire. Elle est là, dans un coin de mon cerveau (et de mon disque dur), elle attend sagement. Le bon moment probablement.
· Il y a presque 11 ans ·Chacune de tes lectures me ravit Belle-Isa.
wen
Merci beaucoup Malusyle. C'est un beau compliment.
· Il y a environ 12 ans ·wen
une suite de mots qui s'enlacent et s'entrelacent pour nous conter une belle histoire ! du grand plaisir Monsieur Wen !
· Il y a environ 12 ans ·malusyle
Pas de problème Joëlle, tu reviens quand tu veux, la porte est ouverte, même pas besoin de sonner.
· Il y a environ 12 ans ·wen
Ne m'en parle pas !
· Il y a environ 12 ans ·Mais si l'indécence de rougir de plaisir est le prix à payer pour vos lectures et vos commentaires à tous, alors je l'assume bien volontiers. Merci à toi d'être passée et des compliments.
wen
original et bien écrit!
· Il y a environ 12 ans ·tu vas finir par rougir, je vois que tout le monde est d'accord!
Karine Géhin
Hé hé ! Je n'ai pas osé ! Je n'ai pas osé l'appeler Abélard.
· Il y a environ 12 ans ·Tu es une petite maline car c'est cette histoire qui m'a, pour partie, inspiré (d'où le chanoine Fulbert aussi !)
Merci de ta lecture et félicitations pour les références.
wen
Ouh la la ! Alors ça ça fait plaisir mon cher Woody. Bon... je regrette que rien ne soit possible entre toi et moi mais ça va rassurer Mme Wen.
· Il y a environ 12 ans ·Merci de ta lecture et de ton enthousiasme.
wen
ah mon Wen , j'adore ! Le style et le ton, moi qui était fou de Robert Merle et de sa saga Fortune de France... je suis fan et hétérosexuel ... la suite vite, plaise à Dieu !
· Il y a environ 12 ans ·woody
@Lyselotte : en parlant de couleurs, je préférais celles de ton ancien avatar. T'es un peu pâlotte là non ? Sinon, merci beaucoup pour ton com' et relevez-vous gente dame Lyse, relevez-vous, une révérence digne ne souffrirait trop d'ostentation...
· Il y a environ 12 ans ·@Sweety : ils sont tous les deux moches mais la différence c'est que Yoda, on peut lui trouver un petit côté mignon...
@Sophie : Si la lecture se fait aisément, alors tant mieux.
Tant pis pour l'histoire si tu n'es pas fan. Et puis de toute façon, je ne peux pas mettre des surprises en si peu de temps, j'ai besoin d'installer un peu tout le monde avant que ça dégénère. Merci de ta lecture en tout cas.
wen
Bon, je ne suis pas archi fana des histoires de chevaliers mais:
· Il y a environ 12 ans ·- Si l'histoire en elle-même ne me séduit pas complètement car, pour moi, cela manque de surprises, je trouve que ton récit est très bien écrit, fluide. On prend un vrai plaisir à la lecture, donc, je suis allée jusqu'au bout!
sophie-l
Yoda c'est le bonhomme tout vert tout sage... Je pensais plus à Dark vador ;D tu sais le colérique tout méchant :)
· Il y a environ 12 ans ·Celui pas content :P
Sweety
Moi aussi j'ai accroché!! même si je suis un peu en retard. Wen, tu m'étonneras toujours . La palette de ton talent est riche de tant de couleurs. J'aime en plus, les romans de cette époque et te fais révérence ! t'es bon !!
· Il y a environ 12 ans ·lyselotte
Sur le(s) concours, je m'en sers surtout comme prétexte en effet. Ça me permet de me fixer une ligne à suivre et ensuite j'essaie de trouver quelques idées qui me motivent.
· Il y a environ 12 ans ·Pour le concours Harlequin, ça a été beaucoup plus simple. J'ai déposé ma contribution que je partagerai avec vous dès que possible qui raconte la rencontre entre Esther et Julien, nos vieilles connaissances...
Merci de ton passage ici Sophie. Je ne promets pas d'écrire la suite mais on ne sait jamais. Sur l'inspiration voltairienne, j'attrape le compliment au vol et ne le lâche pas car il me plait beaucoup.
wen
J'aime beaucoup cette histoire, on sent l'âme du chevalier dans ces lignes et un poil d'inspiration Voltairienne. Et puis j'aime beaucoup aussi le décor, la Chartreuse. Maintenant, même si par rapport au sujet du concours, ça se discute, que tu as pris le prétexte du concours pour écrire ce texte et le synopsis, perso je t'encourage à finir ce roman. Et puis tu sais, les sujets de concours...on croit être dedans et on se prend du hors sujet, parfois c'est juste l'inverse. J'avoue bien aimer participer mais là le sujet ne m'a pas inspiré du tout. Le point de fuite, ça me fait surtout penser à de l'architecture, la fuite, c'est tout l'inverse de moi. Bon courage et à plus!
· Il y a environ 12 ans ·divina-bonitas
@Sweety : Ah la la, ma chère Sweety... Non, il ne faut pas m'habituer aux compliments, tu as raison, mais tu peux en faire quand même, je les prends toujours, ça fait très plaisir. Alors merci.
· Il y a environ 12 ans ·Sur les arguments de poids que tu pourrais mettre en avant, ton avatar plaide déjà pour toi ! Si en plus le ramage se rapporte au plumage...
J'espère juste avoir un peu de marge avant que tu ne te transformes en Yoda.
Quant à ton ami, je ne sais pas pourquoi mais j'ai déjà un a priori positif sur lui.
:-P
wen
@Mystérieuse : Un immense merci même si je continue de penser que je n'ai pas tant de mérite que ça.
· Il y a environ 12 ans ·@Mathieu : Content de t'avoir accroché. C'était la plus grande question que j'avais par rapport à ce texte : est-ce que ça allait "marcher" ? (ceci étant, c'est la principale question que je me pose à chaque fois de toute façon...)
Sur les consignes du concours, tu as parfaitement raison. Et encore, la version précédente était encore plus longue sur ce passage là ! Mais j'ai beau faire tout ce que je veux, je ne sais pas faire autrement. J'ai BESOIN de poser mes personnages avant tout. Le faire de manière aussi courte ici m'a vraiment coûté. Merci de ton passage ici en tout cas.
wen
Et de toute façon, tant que je n'obtiens pas ce que je veux...
· Il y a environ 12 ans ·je peux être terrible alors...surtout vu les arguments de poids que je peux avancer ;)
Donc tu vas devoir supporter une jeune padawan insatiable et impatiente (attention avant que je me transforme en Jedi super puissant a la voix rauque!) et je ne cesserai de t’embêter tant que je n'aurais pas eu mes histoires complètes !!!!!un ami dit de moi que je suis une peste...alors tu sais ce qu'il te reste a faire!!
;0)
Sweety
Mince alors, je suis très très très embêtée!!
· Il y a environ 12 ans ·je ne veux pas t'habituer a te faire trop de compliments!Alors je ne te dirai pas que c'est juste excellent!
Que partir de missives sous forme d'un journal avec un récit et un contexte historique,c'est une très bonne idée!que le style est fluide et prenant...ben voila CD♥♥♥♥...de bon matin j'ai trouvé cela super intéressant et ... et...
Sweety
Bon je viens de relire (j'avais lu hier soir), je nuance mon demi-bémol ! J'irai voter !
· Il y a environ 12 ans ·Mathieu Jaegert
Je publie mon premier projet de contribution de ce pas (hors synopsis). Je le placerai au rayon "concours" une fois complet.
· Il y a environ 12 ans ·Mathieu Jaegert
Je partage l'avis de christine et Mysterieuse en rajoutant deux ou trois choses.
· Il y a environ 12 ans ·D'abord, je trouve cette performance documentée impressionnante car tu m'as embarqué alors que cette période historique ne m'attire pas plus que ça. Oui, ce texte pourrait avoir de la gueule une fois fini ! Mais (et c'est un demi bémol), je m'interroge par rapport à la consigne du concours. En gros, j'adore ce texte mais je suis pas certain qu'il réponde totalement à la consigne (enfin c'est mon avis)...Peut-être la partie descriptive de retour en arrière entre la page 2 et 3 est-elle trop longue. Peut-être...
Mathieu Jaegert
Wen , tu es incroyable !j'ai toujours été fascinée par les romans historiques , cela réclame tant et tant de documentations ....alors un grand bravo , mais immense bravo!
· Il y a environ 12 ans ·mysterieuse
Figure toi que je ne l'ai même pas encore ajouté à la liste des contributions pour le concours. Je le fais de ce pas !
· Il y a environ 12 ans ·Merci beaucoup de ton commentaire, ça me touche. Si tu as été embarquée dans l'histoire facilement, je le prends comme un très beau compliment.
Pour la suite, c'est toujours la même histoire... si je suis lauréat, elle arrivera rapidement sinon, elle restera au chaud pour ressortir dans quelques temps. Mais je ne te cache pas que cette histoire me plait beaucoup.
Je crois que je peux en faire un "truc qui a d'la gueule !" (un peu comme Mosquito, mais je me tais sinon je vais encore me faire harceler par Will, Woody et Sweety...)
wen
mince il est ou ton texte dans le concours j'ai pas pu voter
· Il y a environ 12 ans ·christinej
wen bravo, je ne sais pas comment tu fais, c'est tres bien ecrit. j'ai ete embatque dans l'histoire en deux secondes. en plus il y a de la recherche, beaucoup de travail ah non vraiment bravo. j'espere qu'un jour j'aurai le privilege de lire la suite cdc et un vote
· Il y a environ 12 ans ·christinej