Les yeux

Colette Bonnet Seigue

LES YEUX

 

Ils pleurent des matins qui traînent leur misère

A l’asphalte d’un quai au gris  couleur du soir

Ils freinent un trop plein sur un embarcadère

Pour un laisser- passer dans le pli d’un mouchoir.

Ils sombrent sur les cris d’un gamin en détresse

Sur la feuille fanée un faux jour de printemps.

Ils ont le bleu d’azur, le jade de noblesse

Pour les vagues d’amour ourlées à l’océan.

Quand l’œil a un bonjour, un bonsoir, un je t’aime

Au cristallin bavard des jours de liberté

Avec un coup de cœur, c’est du pareil au même

En clignotant du cil il se fait messager.

Les yeux gardent la moire du jardin de l’enfance

Le reflet des jeux d’eau, sur du sable oublié.

Leurs paupières lestées à la vie en partance

Eblouissent l’été d’un large abandonné…

 

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