Mon aveu d'ivresse

tzsara

Autre qu’ailleurs, je me serais interdite cet aveu de tristesse. Qu’importe, c’est ma fragilité qui dosera désormais le degré de ma bassesse. J’ai fumé la brume de mes maux. Et ce soir je t’ai pleuré. Entre mon suicide sacrificiel et ma folie narcissique, je me suis avouée mon drame passager. Oui, ce soir j’ai pleuré mes yeux. Ce soir j’ai pleuré mon cœur malheureux. Mange cet instant de terre qui recrée en toi l’insurrection incertaine. Moi, je me contenterai de ma nausée artificielle. J’ai mal aux tripes et j’ai les jambes si engourdies. Ta gaieté ne vient pas à propos. J’ai envie de vomir ce triste quart d’heure qui m’a mise face à mes yeux. Baise ces catins qui te vendent l’allégresse. Moi, ma tristesse me baise à coups de gourdin. Regarde ces Dieux qui se moquent de mon triste visage. Et qui se lavent le cul de mes larmes sauvages. Verse-moi une coupe de vin et un peu d’ivresse rosée. Le carnaval s’en va. Donne-moi un peu de rouge et la vigne et ton corps. Dieu fit le con du haut de son estrade et me rit au nez. Et moi, je lève mon verre vide à ce printemps perdu,  à mon désarroi et à la santé de ta putain !

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