MURGE ABYSSALE

thelma


Je me suis couchée à l’aube d’un trip sans pareil.

J’étais beurrée comme un p’tit LU.

Je grignotais mes contours échoués dans mon pieu de princesse oubliée.

Chaque bouchée me déchirait l’encéphale pendant que je me décomposais en miettes.

Jamais, je n’aurai cru que la neige me donnerait le charbon qui m’alimente pour oublier la froideur.

Je toussais entre deux dentelles de biscuit et vidais mes tripes dans mes yeux délavés par tant de pesticides avalés.

J’ai erré sur le mat de mon lit,

sorti la grande  voile de mes draps pour naviguer là où plus rien d’autre ne m’emporte.

J’ai swingué sur les vagues,

ressentant le creux plus que leur sommet

et j’ai chaviré à 5 heures du mat dans un rêve sans nom.

Le biscuit m’avait décomposé.

Plancton errant dans les abysses,

J’ai croisé les sombres coelacanthes,

Au milieu d’une mer sans lumières…

Les têtes de cheval se dandinaient sans répit,

et les murènes m’infligeaient leur énergie à chaque fois que je tanguais dans mon lit..

Les anémones crièrent à se noyer pour me coller la migraine.

Le requin marteau me frôlait et m’assènait par derrière, en douce, un coup sur le coin de ma caboche avortée.

Les tréfonds me furent hostiles et quand je retournai à la surface, le soleil immaculé m’éblouit..

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