NEW YORK CITY

Guillaume

Des dédales d’escaliers courent sur le ciel bleu d’un mois d’aout et dégoulinent des toits le long des façades de briques rouges, du côté de la High Lane. Le bruit des sirènes de police coincé entre les haies abruptes d’immeubles masquant le soleil résonne, détrôné de temps à autres par les klaxons hurleurs d’un camion de pompier bodybuildé. C’est New York et c’est beau. Par-delà la crête des toitures encombrées de trépieds coiffés de citernes d’eau, j’aperçois l’Empire State building, le gratte-ciel de King Kong, bâti pendant les années sombres de la grande dépression.New York, tu es mon rêve citadin. Je connais déjà chaque avenue, chaque bloc, pas besoin de carte pour trouver mon chemin, j’ai tant tourné les pages de mes livres. En ce mois d’été, je te touche du regard. Je suis en toi, je te dévore, je te digère pour me fabriquer des souvenirs qui jamais ne jauniront. Rockefeller Center, Chrysler, Radiator, Flatiron, Woolworth, Trump Tower : vous êtes mes héros de béton, d’acier et de verre hérissant la pointe sud de Manhattan. Plus loin, au-delà du ballet des ferries de Battery Park et des bannières étoilées claquant au vent, c’est l’île du Gouverneur, puis la statue de la Liberté et enfin l’île des immigrants, Ellis Island. Regardez ces visages ! Toute l’humanité est passée sous ces hangars de tôle, avant de s’élancer vers un monde nouveau, la liberté, les rêves brisés, la douleur et la misère, la gloire et la fortune pour quelques-uns.Tout au fond, gommé par une brume de chaleur, à cheval entre Staten Island et Brooklyn, le grand pont suspendu en souvenir de l’homme qui découvrit les lieux, Verrazzano, ferme la baie de New York. Ici prend fin l’histoire de la cité du Possible. Au-delà commencent les Etats-Unis d’Amérique.Il est vingt-trois heures, il fait chaud. Deux policiers casqués à cheval regardent un fleuve de taxis jaunes s’écouler sur la septième avenue. La foule compacte et cosmopolite des badauds se déverse de Broadway vers les néons ruisselant des immeubles qui assiègent la place connue sous le nom de Times Square.New York, ville géante bâtie sur une île étroite affleurant des eaux froides de l’Hudson et de l’East River, ville verticale écrasant de ta hauteur des avenues courant aux pieds de géants de verre et d’acier, tu défies les lois de la gravité, la vanité des puissants et le regard des hommes.New York City, avec tes tours de Babel étincelantes regardant l’océan, ton nom sera toujours celui de notre liberté.GP

Des dédales d’escaliers courent sur le ciel bleu d’un mois d’aout et dégoulinent des toits le long des façades de briques rouges, du côté de la High Lane. Le bruit des sirènes de police coincé entre les haies abruptes d’immeubles masquant le soleil résonne, détrôné de temps à autre par les klaxons hurleurs d’un camion de pompier bodybuildé. C’est New York et c’est beau. Par-delà la crête des toitures encombrées de trépieds coiffés de citernes d’eau, j’aperçois l’Empire State building, le gratte-ciel de King Kong, bâti pendant les années sombres de la grande dépression.New York, tu es mon rêve citadin. Je connais déjà chaque avenue, chaque bloc, pas besoin de carte pour trouver mon chemin, j’ai tant tourné les pages de mes livres. En ce mois d’été, je te touche du regard. Je suis en toi, je te dévore, je te digère pour me fabriquer des souvenirs qui jamais ne jauniront. Rockefeller Center, Chrysler, Radiator, Flatiron, Woolworth, Trump Tower : vous êtes mes héros de béton, d’acier et de verre hérissant la pointe sud de Manhattan. Plus loin, au-delà du ballet des ferries de Battery Park et des bannières étoilées claquant au vent, c’est l’île du Gouverneur, puis la statue de la Liberté et enfin l’île des immigrants, Ellis Island. Regardez ces visages ! Toute l’humanité est passée sous ces hangars de tôle, avant de s’élancer vers un monde nouveau, la liberté, les rêves brisés, la douleur et la misère, la gloire et la fortune pour quelques-uns.Tout au fond, gommé par une brume de chaleur, à cheval entre Staten Island et Brooklyn, le grand pont suspendu en souvenir de l’homme qui découvrit les lieux, Verrazzano, ferme la baie de New York. Ici prend fin l’histoire de la cité du Possible. Au-delà commencent les Etats-Unis d’Amérique.Il est vingt-trois heures, il fait chaud. Deux policiers casqués à cheval regardent un fleuve de taxis jaunes s’écouler sur la septième avenue. La foule compacte et cosmopolite des badauds se déverse de Broadway vers les néons ruisselant des immeubles qui assiègent la place connue sous le nom de Times Square. New York, ville géante bâtie sur une île étroite affleurant des eaux froides de l’Hudson et de l’East River, ville verticale écrasant de ta hauteur des avenues courant aux pieds de géants faits de verre et d’acier, tu défies les lois de la gravité, la vanité des puissants et le regard des hommes. New York City, avec tes tours de Babel étincelantes qui regardent l’océan, ton nom sera toujours celui de notre liberté.

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